#LegalGeek : ces nouvelles technologies qui vont nous simplifier la vie

40 start-up, plusieurs cabinets d’avocats et plus d’une centaine de conférenciers venus des quatre coins du monde… Au total, plus de 2000 visiteurs ont répondu présents au salon londonien.

De San Francisco à Sydney en passant par Moscou, Bombay et Singapour, ils étaient plus de 2000 participants cette année à s’être rassemblés, le 17 octobre dernier, pour assister au grand événement annuel londonien “Legal Geek” : 40 start-up, plusieurs cabinets d’avocats parmi les plus prestigieux et plus d’une centaine de conférenciers venus des quatre coins du monde… Tous étaient venus découvrir ou raconter les dernières nouveautés de la “legaltech” : ces révolutions technologiques qui ont l’ambition de transformer le monde du droit. Un marché qui "pèse" par ailleurs, rien qu’en France, rappelons-le, plus de 31 milliards d’euros. 

L’innovation first… 

Il faut déjà souligner que si cet événement majeur – véritable caisse de résonance des tendances du marché - a lieu à Londres chaque année ce n’est pas complètement un hasard… Les start-up LegalTech au Royaume-Uni sont à la pointe des nouvelles tendances et l’ensemble de l’écosystème local bénéficie d’un engagement fort du gouvernement britannique pour le développement de la filière. Un engagement qui s’est traduit sur place par la présence de plusieurs représentants officiels dont Richard Keen, porte-parole du Ministère de la justice britannique à la chambre des Lords. Ce dernier a résumé d’une formule la philosophie pro-innovation et libérale chère à nos amis anglo-saxons : “Je crois en premier à l’innovation, en second au développement et en troisième à la régulation”. L’état britannique est clairement conscient de son rôle à jouer dans l’innovation juridique. Une commission (“The LawTech Delivery Panel”) a d’ailleurs vu le jour en juillet, avec le soutien du gouvernement britannique, afin de soutenir le développement de cette industrie dans le pays.

Une tendance de fond : rendre le juridique accessible à tous

A l’honneur cette année sans ambiguïté, le “Legal Design”, c’est-à-dire l’art de rendre compréhensibles les documents juridiques, même les plus complexes… à commencer par ces conditions générales de vente que nous sommes si nombreux à signer (ou à cliquer) sans même en lire une seule ligne. Schémas, explications fléchées, couleurs, commentaires (etc.), tous les moyens sont bons pour rendre plus accessible une information juridique souvent impénétrable pour le non-initié. Le résultat se présente sous la forme de documents clairs, simples à comprendre, à négocier et à appliquer : un soulagement pour le client final, mais surtout une belle opportunité pour les entreprises. On pense bien sûr à la protection des données mais il peut également s’agir des conditions d’utilisation d’un produit ou d’un service. Dans tous les cas, une occasion pour les organisations qui souhaitent réellement placer le "client au centre" de montrer de l’empathie, de la transparence et in fine créer de la confiance avec le client final. 

Vers des avocats augmentés

Blockchain, intelligence artificielle, data, robot de conseil juridique… Au-delà du "Legal Design", tous les autres sujets plus "techniques" voire futuristes majeurs ont dominé les conversations. Prenons par exemple les contrats intelligents, ou smart contracts : des contrats, rédigés en code et utilisant la technologie de blockchain, afin de sécuriser la relation et de s’assurer que les conditions stipulées dans les documents sont bel et bien respectées. Le concept n’est pas si récent (il a été originellement théorisé en 1994 par Nick Szabo, informaticien, juriste et cryptographe), mais l’essor de la blockchain multiplie les applications possibles.

Une constante également dans les échanges : la mise en œuvre de solutions au service des professionnels. Les avocats présents sur place étaient les premiers demandeurs d’outils d’automatisation des tâches, sujet récurrent s’il en est, de l’analyse des contrats à la rédaction des documents complexes assistés par ordinateurs... C’est l’une des clés qui a été rappelée par plusieurs des intervenants : ces innovations n’ont pas vocation à remplacer les avocats, mais à simplifier plutôt leur travail en les débarrassant des tâches à faible valeur ajoutée. Pour reprendre la citation de l’un des conférenciers : “Les meilleurs pilotes sont ceux qui savent quand et comment passer en autopilote”.

Et les start-ups rivalisent de créativité pour apporter de nouvelles solutions à cette demande. La plupart d’entre elles sont déjà dans une phase d'accélération voire de conquête internationale. Et les innovations commencent déjà à faire leur apparition en France puisque la première agence de Legal Design (sobrement baptisée “Dot.”), vient d’ouvrir ses portes à Paris.