Les jeunes générations ne bénéficieront jamais de la retraite, sauf si l'IA est généralisée !

Il est urgent de repenser le monde du travail en diminuant la part contribution de la jeunesse dans le financement des retraites. Ceci passe immanquablement par la généralisation de l'intelligence artificielle dans l'économie.

Le monde qui se dessine est ponctué par une aigreur transgénérationnelle croissante. Le poids des retraites explose et la nécessité d’impliquer davantage les jeunes générations dans les cotisations s’accélère. Si nous ne changeons pas de système économique, avec un pic en termes de dépenses pour le vieillissement qui s’élèveront à 30% du PIB en 2050, soit une multiplication par trois des dépenses actuelles, la société s’effondrera. Ceci s’explique par la part décroissante de main d’œuvre active sur le marché dûe au vieillissement mais, également, par le retard très important du dispositif de formation et reconversion des professionnels.

Le problème de fond est lié au paradigme autour duquel s’articule les politiques de retraite. Les mesures politiques sont motivées par la volonté de repousser l’âge de la retraite en postulant que l’être humain vit plus longtemps. Donc, qu’il est capable de travailler davantage. Evidemment, ce postulat ne présente aucune nature sérieuse car il va dans le sens opposé du développement sociétal que connait l’humanité. De plus, cela n’encourage pas la construction d’une société du bien-être affranchie du travail pénible et répétitif. En Belgique ou en France, l’âge de la pension est situé entre 62 et 65 ans. Cet âge ne cesse de grimper et la tendance politique ne semble pas mitiger cette trajectoire dangereuse. Les jeunes générations sont animées par le doute quant à l’avenir et se persuade qu’elle ne percevra aucun revenu après une carrière. Au-delà de l’urgence économique qui pèse de manière insupportable, la société doit immédiatement réfléchir à construire une autre économie et protéger la jeunesse actuelle qui fera face, dans 10-20 ans, aux plus grands défis de l’humanité.

Cependant, il existe une alternative plus économique, plus rentable et surtout, plus humaine pour répondre à cette situation chaotique. Cette alternative, basée sur l’intelligence artificielle généralisée dans l’économie, offre une perspective contraire au rallongement de l’âge de la retraite. Elle consiste à faire baisser au fur et à mesure l’âge de la retraite en l’indexant à la production des richesses créée par l’intelligence artificielle dans l’économie. En effet, l’automatisation des tâches dans les entreprises augmente et l’économie a besoin de moins en moins de main d’œuvre humaine pour la plupart des tâches pénibles et répétitives. Toutefois, cette tendance, bien que merveilleuse à divers égards, ne constitue pas encore une situation favorable à la baisse de l’âge de la retraite. C’est ce qui explique par ailleurs l’inertie sociale et la confusion du politique. L’indice moyen d’automatisation oscille entre les 50 et 70%. Autrement dit, nous pouvons attribuer, actuellement, en moyenne 60% des tâches effectuées par des êtres humains à des robots. En réalité, il serait nécessaire d’atteindre un seuil de 90% au minimum afin d’avoir suffisamment de richesses produites de façon partiellement autonome. Ce qui mènerait de facto à baisser de manière significative l’âge de la retraite. En outre, ceci impliquerait également une contribution décroissante de la part des jeunes générations. 

Cette alternative ne peut se réaliser de manière isolée. Il ne suffit pas que quelques entreprises investissent dans l’IA pour atteindre les 90%. Effectivement, il faut construire une mesure macroéconomique de grande échelle nécessitant un partenariat entre le public et le privé. La généralisation de l’IA passe par un ensemble de mesures qui sont sine qua non pour réussir la transition vers un système plus souhaitable dans les 30 prochaines années. Parmi ces mesures, il est fondamental d’augmenter l’accès aux données, de défiscaliser les entreprises développant des IA car nombreuses sont celles qui sont rachetées, d’améliorer les formations dans la reconversion, etc.

Aussi, il est extrêmement urgent de développer très rapidement des outils d’intelligence artificielle et d’automatisation car le passage d’un indice moyen de 60% à 90% prendra des années. Entre temps, le système des retraites pourrait s’effondrer à tout moment. Il suffit que le poids sur les jeunes générations ne soit plus tenable pour laisser entrevoir une instabilité sociale structurelle qui pourrait s’exprimer par l’accélération du rejet du politique. 

Enfin, le défi réside dans l’investissement dans l’intelligence artificielle. Cette alternative est la seule qui puisse rattraper le rythme du vieillissement de la population européenne dont les dépenses excèdent les revenus du taux d'automatisation actuel. La solidarité intergénérationnelle en sera préservée. D’ailleurs, le Japon connait ce problème à un niveau beaucoup plus inquiétant depuis des années. Cependant, plusieurs conditions sont réunies, dont le développement de l’IA et de la robotique à une échelle considérable, pour permettre à l’Etat nippon de mieux résister à moyen terme contrairement à l’Europe.