Quel rôle pour l'assurance de demain dans nos vies de tous les jours ?

L'assurance joue un rôle clé dans nos sociétés, celui "d'enabler", de matelas de sécurité qui permet une sérénité de tous les jours. On se sent bien plus serein lorsque l'on se sait protégé. C'est un rôle noble, essentiel même, mais qui est rarement perçu par l'assuré, qui aurait plutôt tendance à ne retenir que les aspects négatifs. Aujourd'hui, la technologie vient soutenir un métier en manque de reconnaissance, mais surtout, en pleine révolution !

Des innovations qui répondent à un véritable manque

À moins d’être soi-même assureur, l’assurance fait partie des sujets auxquels nous préférons éviter de penser : ça coûte cher, il n’y a aucune certitude d’en avoir un jour besoin, les contrats sont compliqués à comprendre, et si, par malheur, on a une raison de l’activer on s’estime bien souvent lésé. Dans cet univers en pleine mutation, de nouveaux acteurs apportent des réponses inédites à des assurés en manque de confiance. Ces Insurtechs comme on les appelle (Alan, Lemonade, Lovy’s, Léocare, etc.), si elles sont perçues comme innovantes, ne sont en réalité pas une menace pour les grandes compagnies, mais bien le symptôme d’un mal identifié par les assureurs eux-mêmes : le décalage entre ce que le client attend et ce que l’assureur est en mesure de lui proposer. 

Un manque d’agilité et d’accès à l’information

Le principal problème des assureurs vient de leur incapacité à fournir à leurs conseillers les outils technologiques leur permettant d’assurer leur mission de façon plus agile. Souvent, les grandes compagnies disposent d’un fort legacy, avec des systèmes d’information et des bases de données clients morcelés, qui ne communiquent pas entre eux. Résultat, lorsqu’un conseiller se retrouve face à un assuré, il dispose rarement de toutes les informations qui lui permettraient de lui répondre efficacement et rapidement. De fait, la gestion d’un sinistre peut prendre plusieurs mois, alors qu’il s’agit le plus souvent d’une situation standard, qui pourrait être résolue en quelques jours seulement. 

Utiliser la donnée pour remettre la confiance au cœur de l’assurance

Les Insurtechs innovent dans le seul et unique but de satisfaire le client et de simplifier la tâche de leurs conseillers. Surtout, elles partent du principe qu’il faut faire confiance aux assurés et à la donnée, qui est au cœur de leur modèle. Ainsi, elles fournissent des solutions concrètes, souvent rapidement opérationnelles, dont les acteurs traditionnels en pleine transformation doivent s’emparer. Si la nécessité d’être innovant est aujourd’hui partagée par tous, c’est dans la concrétisation des projets que le bât blesse. Industrialiser les innovations reste un défi majeur à relever. Mais il ne s’agit en réalité que d’un moyen parmi tous ceux qui sont nécessaires à la construction d’une assurance dynamique, utile, personnalisée, moderne, agile et proche ; en un mot, d’une assurance plus humaine. 

Pour une assurance moderne, dynamique et humaine

Demain, l’assurance sera augmentée par les technologies, personnalisée, capable de s’adapter aux besoins souvent immédiats et uniques de chaque assuré. Les contrats seront adaptés aux utilisateurs et à leur métier (chef d’entreprise, livreur, chirurgien…), mais aussi à leur mode de vie (voyage, télétravail, mobilité…). L’assurance sera facile d’accès grâce au numérique, mais aussi humaine grâce aux nouvelles technologies et notamment à l’IA, permettant de renforcer le lien avec le client : tchat, assistant vocal intelligent, visio…

L’assurance sera dynamique, répondant aux évolutions sociétales (enjeux de transition écologique, placement durable), mais aussi en phase avec la société du partage qui se profile, dans laquelle l’usage compte bien plus que la possession. 

Vers toujours plus d’intelligence et de proximité

Enfin, l’assurance sera intelligente, parce que la prédiction permet la prévention du risque. Ainsi, grâce à de nombreuses données (capteurs sur les canalisations et dans la voiture, montres connectées, données climatiques ou satellitaires, etc.), l’assureur se positionnera bien en amont du sinistre pour aider son client à l’éviter. 

En tant qu’industrie, l’assurance doit également adapter ses organisations pour être en mesure de prendre les risques qu’elle abhorre. Il en va de la souveraineté du secteur et de sa capacité à être compétitif, afin de ne pas se faire disrupter, demain, par des acteurs de type GAFA, qui disposent déjà d’atouts non négligeables : culture numérique, connaissance et expérience client. Ces derniers vont capter la relation client, reléguant l’assureur à un rôle de porteur de risques sans valeur ajoutée.  

Évoluant sur un secteur qui existe « depuis toujours » et dispose d’un modèle économique d’une stabilité hors norme, les acteurs traditionnels qui se sentent aujourd’hui intouchables sont en réalité bien loin d’être à l’abri des disruptions qui se profilent, qu’elles soient technologiques, sociales ou économiques et demain, quantiques. Concilier l’efficacité opérationnelle et l’humain est donc le défi qu’ils doivent relever sans attendre, au risque de disparaitre.