Wakama, un projet prometteur
et ambitieux de site parents lancé en mai dernier (Lire
l'article
du JDNet du 24/05/00) vient de rejoindre les rangs déjà
fourni des start-downs. La société Wakama Sas,
éditrice de ce qui ne devait être que la version
française d'un réseau de sites internationaux,
a été liquidée le 6 novembre par le tribunal
de commerce de Meaux. Maître Garnier, le mandataire
liquidateur, cherche aujourd'hui à céder le
site et son important contenu rédactionnel, principal
actif de la société. Wakama représente
aujourd'hui plus d'un millier de pages de contenu éditorial
réparties dans 150 dossiers thématiques constitués
chacun par un article de fond et un article "d'expert"
intervenant sur leur spécialité. Parmi eux figurent
des psychologues, médecins, notamment le Docteur Christian
Spitz, rendu célèbre sous le pseudonyme du "Doc"
sur Fun Radio.
Sous la forme d'une vaste
foire aux questions, le site propose également des
réponses pointues à plus de 450 questions, de
:"Combien de kilos peut prendre mon bébé
dans les premiers jours de son existence?" jusqu'aux
préoccupations des parents d'adolescents: "Mon
enfant ne se confie plus, autonomie ou conflit?."
Tout avait pourtant bien commencé
en début d'année, lorsque Pierre-Yves Bimont
Capocci, ancien directeur marketing de Disneyland Paris, décide
de créer un ambitieux site parent "haut de gamme".
Il réunit autour de lui plusieurs business angels et
la compagnie financière Edmond de Rothschild, auprès
desquels il boucle un tout de table de 10 millions. Les
capitaux levés ont été investis essentiellement
dans la conception et l'alimentation du site en contenu.
En terme d'audience, les débuts
de Wakama étaient honorables : sans véritable
communication, à l'exception d'une petite campagne
en ligne, Wakama avait atteint 200.000 pages vues. L'activité
e-commerce lancée au cours de l'été aurait
déjà généré quelques dizaines
de milliers de francs de chiffre d'affaire. Parallèlement,
Wakama venait de signer des partenariats avec AOL et France
Télévision pour l'alimentation de leurs contenus
parents.
"J'ai eu une conversation
récente avec ces deux partenaires qui m'ont indiqué
qu'ils attendaient quelques semaines pour connaître
le repreneur éventuel avant de chercher un autre partenaire",
explique Pierre-Yves Bimont Capocci.
La totalité du contenu,
le site lui-même et son nom de domaine sont aujourd'hui
à vendre et aucun seuil limite ne semble avoir été
fixé par le mandataire, le prix devant être alors
fixé par le marché. Juridiquement, le nom de
domaine est la propriété de Pierre-Yves Bimont
Capocci, mais ce dernier assure qu'il le transmettra gratuitement
au repreneur. Même
s'il n'a plus de rôle effectif dans la société
en cours de liquidation, le fondateur continue à prospecter
le marché à la recherche de repreneurs éventuels:
"Cela ne changera rien pour moi, mais j'aimerais que
notre projet puisse continuer et que l'équipe éditoriale
puisse poursuivre cette aventure avec un autre partenaire.
Pour ma part, je ne suis pas vraiment inquiet, j'ai déjà
pas mal de propositions et mon parcours me permet d'envisager
la suite de ma carrière avec sérénité.
Pour l'heure, je préfère développer mes
efforts pour que Wakama et son équipe éditoriale
puissent avoir une suite."
Les dernières négociations
les plus avancées sur la cession de Wakama, avec un
acteur important du secteur, avaient lieu sur la base d'une
valorisation de plusieurs millions de francs, selon une source
proche du dossier. A ce jour, le liquidateur ne disposerait
que deux lettres de professionnels du Web manifestant leur
vif intérêt pour une éventuelle reprise
de Wakama, mais d'aucune offre chiffrée. Il
est n'est donc pas impossible aujourd'hui que cette cession
ne porte plus que sur quelques dizaines de milliers de francs.
Il est vrai qu'une société
de 20 personnes qui réalisait 20.000 francs de chiffres
d'affaire mensuel peut sembler peu valorisable devant le tribunal
de commerce. Reste qu'une société Internet n'est
pas tout à fait une société comme les
autres (Lire à ce sujet l'interview
de Maître Simon, avocat, au JDNet). C'est
pour cette raison que le tribunal de commerce de Paris a créé
une chambre spécifique pour traiter ces entreprises
"à part". Il est aujourd'hui
le seul à disposer d'une telle chambre. Pour
mémoire, on peut rappeler que Clust, en état
de cession de paiement, aurait été cédé
pour plusieurs millions de francs, avec l'aide d'un mandataire
ad hoc, hors cadre judiciaire.
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