(Article
modifié le 05/03/01) La plateforme de mise en relation
d'expert eQuesto
a annoncé lundi 5 mars qu'elle rachetait le site Woonoz,
mis en liquidation judiciaire en février 2001.
eQuesto conservera l'ensemble des activités de Woonoz, les
deux marques gardant une identité propre. eQuesto une clientèle
composée d'entreprises avec son offre eQuesto Solution (deux
produits eQuesto Business et eQuesto Knowledge pour intranets
et extranets), alors que Woonoz cible essentiellement les
portails grand public.
Créée
en janvier 2000 et faisant partie des start-up rattachées
à l'incubateur Tocamak,
Woonoz avait pour objectif de répondre aux questions que les
internautes se posent, tant sur des sujets de vie quotidienne
que professionnels. La société avait bouclé
un premier tour de table de 10 millions de francs en mars
2000, auprès de Capital Invest (Lire l'article
du JDNet du 29/03/00). Les réponses étaient
données par des experts sélectionnés
"selon l'étendue de leurs connaissances dans un
domaine". Woonoz possède des sites en versions
française, anglaise, italienne, allemande, espagnole
et québécoise. Woonoz prévoyait d'être
rentable en 2003 et tablait sur deux à trois tours
de financement. Mais faute d'un second tour de table et de
revenus suffisants, Woonoz s'était déclarée
en cessation de paiement puis un liquidateur, Michel Morand,
avait été désigné le 15 février.
En près
d'une année, Woonoz a enregistré un peu moins
de 10.000 questions. Les revenus issus de cette activité
sont d'autant plus réduits que l'internaute pouvait
choisir d'obtenir une réponse gratuite ou payante.
Au total, 94 % des questions étaient en mode gratuit
et seulement 45.000 francs ont été récoltés,
pour un prix moyen par question de 85 francs. De cette somme,
il faut déduire la rémunération des experts
(85 %), ce qui laisse un peu plus de 7.500 francs seulement
de revenus pour Woonoz.
"Nous
avions un peu plus de 6.000 utilisateurs actifs en France,
500 en Italie, 400 en Espagne et 200 en Grande-Bretagne, explique
Nicolas Boutet, PDG de la start-up NBD Net, qui éditait le
service en ligne. Les chiffres, en terme de trafic, étaient
conformes à ce que nous avions prévu mais nous
pensions quand même que le nombre de transactions payantes
allait augmenter un peu plus avec le temps." En ce qui
concerne les experts, Woonoz a reçu un peu plus de
8.300 candidatures et a retenu 75 % d'entre elles. En
un an, ces personnes volontaires, qui étaient rémunérées
à la prestation, ont réalisé 14.000 réponses
(pour une même question, il y a parfois eu plusieurs
réponses, issues d'experts différents).
Autre
source de revenus, la publicité en ligne a généré
150.000 francs. Face à ces maigres résultats,
Woonoz a été obligé de revoir en septembre
son modèle économique et de développer
une partie BtoB pour attirer les investisseurs. "Nous
avons réalisé quelques missions en BtoB entre
avril et juin et puis nous avons réellement mis au
point des systèmes privés en Intranet pour des
entreprises à partir de septembre/octobre, indique
Nicolas Boutet. Cette activité a permis de réaliser
un chiffre d'affaires de près de 100.000 francs pour
2000."
Au total,
le chiffre d'affaires global de Woonoz se situe donc à
un peu plus de 250.000 francs, pour des dépenses évaluées
à un peu plus de 9,5 millions de francs. Les
dépenses marketing, y compris les salaires, s'élèvent
à 4 millions de francs. Woonoz a notamment dépensé
près de 3 millions en campagne publicitaire, affichage
sur les taxis inclus. "Pour la partie technologique,
nous avons eu des dépenses pour le développement
du site par SQLI et puis nous avons tout repris à notre
charge, précise le PDG. Au total, nous pouvons estimer
ce poste de dépenses à 3,5 millions." Enfin,
pour la partie support clients et pour les frais généraux
et administratifs, Woonoz a dépensé 2 millions
de francs.
Aujourd'hui,
le passif de la société est estimé entre
500.000 et 1 million de francs. Les douze employés
de la société ont été licenciés.
Le site était resté actif car les dirigeants
voulaient accompagner au mieux la reprise, sans interruption.
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