Après
Rhapsody, MusicNet et PressPlay, c'est au tour de Napster
de sortir -timidement- de la torpeur dans laquelle il
était tombé depuis mars 2001. Le site
musical, propriété de Bertelsmann et qui
a cristallisé la bataille juridique du MP3, vient
de mettre en ligne un module qui présente les
grandes fonctionnalités de son futur service
payant. Une nouvelle version dont le lancement, initialement
prévu pour l'été dernier, est désormais
attendu dans les trois mois à venir.
En
apparence, le nouveau Napster reste dans la digne lignée
de son prédécesseur. Les changements les plus radicaux
sont en fait à trouver dans les services à
valeur ajoutée et la plate-forme technologique.
Outre un nouveau module de Chat, débarquent ainsi
des librairies permettant d'effectuer des recherches
par artiste, album ou genre. Les futurs abonnés
auront également la possibilité de créer
des "playlists" et de repérer toutes
les nouveautés hebdomadaires disponibles.
Sur
le plan technique, la voie choisie par Napster se différencie
sensiblement des autres plates-formes musicales qui
centralisent les fichiers musicaux. Napster continue
en effet à opter pour l'échange direct
de fichiers entre internautes. Pour cela, le futur service,
qui se veut spécialisé dans les labels
indépendants et qui ne devrait donc pas s'appuyer
sur MusicNet (dont Bertelsmann est pourtant membre),
a décidé de faire coexister deux formats
de fichiers musicaux. En premier lieu le format "Nap",
sécurisé, sur lequel les droits d'auteurs
seront redistribués trimestriellement selon le
nombre d'échanges effectués.
A
côté de ce format maison, continueront
à virevolter des MP3 libres de droits. Ces fichiers
serviront notamment, à la demande des artistes
ou des labels, de tremplin pour faire connaître
de nouveaux titres. Ils pourront, selon Napster, être
basculés à tout moment en format "Nap"
afin d'assurer une rétribution sur les droits d'auteurs.
Le site s'engage à fournir aux labels et aux
artistes des outils leur permettant de piloter directement
en ligne leurs droits mais aussi de suivre la façon
dont sont "consommés" les titres. Cette
petite astuce de Napster, qui consiste à faire
évoluer en parallèle un format sécurisé
et un format libre, devrait lui permettre d'aspirer
sur la Toile un grand nombre de fichiers afin d'agrandir
rapidement son catalogue.
Reste
encore un inconnu : le prix de l'abonnement. Konrad
Hilbers, le patron de Napster nommé l'été
dernier, avait indiqué à l'origine une
formule d'environ 5 dollars par mois. Depuis, MusicNet
(BMG, EMI et Warner) et PressPlay (Sony et Universal)
ont ouvert leur robinet avec un forfait de base de 9,95
dollars par mois. Pour prétendre couvrir l'ensemble
des labels disponibles, un internaute devra donc, au
minimum, débourser 24,9 dollars (9,95 + 9,95
+ 5) par mois d'ici quelques semaines.
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