"Il est absolument
indispensable que l'Etat active ces recherches car la
situation actuelle est préjudiciable à
tous : à l'Etat [... ], aux grands industriels
du jeu français [...], aux joueurs qu'on enverrait,
si l'on ne faisait rien, se faire embobiner quelques
part sur la Toile". Le rapport d'information sur
les jeux de hasard et d'argent publié, hier,
par le sénateurs François Trucy (RI - Var) n'a
pas caché son inquiétude sur l'émergence
des casinos en ligne dans le monde, même si le
fond du dossier reste très superficiel sur le
problème des cyber-casinos en se contentant notamment
d'égrener une série de faits qui, pour
certains, datent un peu.
Après
un court état des lieux sur la situation américaine,
le rapport note que "les sociétés
de jeu sont implantées dans des paradis fiscaux
et que leur nombre ne cesse de croître".
Et d'indiquer que la loi française "est
incapable, comme les autres pays, de sanctionner les
Français qui jouent sur la Toile". Les grands
industriels du casino français trépigneraient
d'impatience, au passage, puisqu'ils "sont tous
demandeurs d'autorisations de créations de cyber-casinos"
selon le rapport. Le sénateur affirme également
qu'"aucun industriel n'a pris le risque d'enfreindre
la loi "connaissant par expérience la susceptiblité
et la rapidité d'intervention du ministère
de l'Intérieur". Un argument un peu hâtif
notamment dans le cas du lancement du site sous licence
Casino Partouche International, dont la méthode
laisse sceptique certains juristes.
Mais les casinos payants ne sont visiblement pas l'unique
préoccupation des industriels. François
Trucy se fait l'écho d'une "panique vis
à vis des loteries en ligne gratuites".
"Le phénomène est considérable
[...]. Les casinos traditionnels cherchent une parade
et harcèlent l'Etat pour qu'il définisse
ce qu'il autorise et attendent la réponse".
Seule la Française
des jeux (FDJ), selon lui, aurait trouvé une
parade avec la lancement de sa loterie en ligne Abracadabra,
"un projet remarquable en tous points : garantie
de légalité, garanties juridiques, etc".
Mais la FDJ a bénéficié
pour cela d'une dérogation de la part de l'Etat
français.
Et François Trucy d'anticiper "une exception
qui sera ressentie sans doutes avec beaucoup d'amertume
par les autres industriels des jeux". Selon lui,
"les casinos français, en particulier, redoubleront
d'efforts pour obtenir les autorisations de casinos
sur Internet [...]. Les sociétés françaises qui peuvent
offrir des sites opérationnels, des logiciels sous licence
de qualité et une excellente maintenance de tels casinos
cybernétiques, feront de même. Il faudra bien que l'Etat
réponde sans tergiverser davantage à ces demandes".
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