"Point mort fin 2002,
rentabilité en 2003". Ce sont les seuls
mots que Daniel Bernard, PDG de Carrefour, aura eu pour
Ooshop lors de l'annonce des résultats 2001 du
groupe. Mais si Internet n'est plus sous les feux des
projecteurs, le cybermarché n'en continue pas
moins de se développer. Doucement mais sûrement.
Certes, le chiffre d'affaires, non publié, n'est
pas à hauteur des espérances annoncées
début 2001 (152 millions d'euros) mais la croissance
est bien là. "Nous avons multiplié
par un peu plus de deux nos activités cette année
et la part des pertes a chuté en ratio, affirme
François Barraud, PDG du cybermarché.
Nous ne sommes pas profitables mais le niveau des pertes
est maîtrisé."
On
peut estimer qu'Ooshop a réalisé un chiffre
d'affaires aux alentours de 60 millions d'euros, un
résultat qui aurait pu être supérieur
si le cybermarché ne s'était pas lui-même
bridé dans le nombre de commandes pour ne pas
voir sa qualité de service se détériorer.
Aujourd'hui, Ooshop est capable d'honorer 1.500 à
1.600 commandes par jour dans de bonnes conditions.
Le taux de rupture se situe ainsi entre 1 et 2 %.
L'accroissement de la volumétrie est ensuite
conditionné au recrutement de personnels et donc
à de nouveaux investissements, plus guère
à l'ordre du jour pour la filiale de Carrefour.
L'extension de la zone de livraison
a été mise entre parenthèse cette
année : "L'objectif est d'abord de
nous concentrer sur la rentabilité et de développer
Paris et la région parisienne où nous
sommes encore loin de la saturation, d'autant plus que
nous avons des concurrents qui disparaissent (Casino
a annoncé la fermeture prochaine de C-mescourses,
ndlr)", résume François Barraud.
Selon lui, le secteur des cybermarchés peut grignoter
entre 5 et 10 % des parts de marché de la
grande distribution sur Paris et la région parisienne,
ce qui leur permettra ensuite de gagner en légitimité
pour livrer d'autres produits, en dehors de l'alimentaire.
Dans le domaine de la diversification,
on peut par exemple imaginer que Ooshop propose régulièrement
une sélection de DVD sur le site sans pour autant
être aussi exhaustif qu'un site de biens culturels,
à l'image de ce qui se passe offline où
les hypermarchés proposent eux aussi un assortiment
de livres ou de CD parmi les plus vendus.
Après la fermeture
de plusieurs sites marchands spécialisés
de la branche @Carrefour (CarrefourBeauté, CarrefourVins,
etc.), la question s'était aussi posée
de savoir si le cybermarché devait oui ou non
intégrer les produits de ces sites. Finalement,
cette intégration se fait par étapes et
pour un petit nombre de références seulement.
"En ce qui concerne le secteur de la beauté,
nous nous sommes demandés si nous devions mettre
sur Ooshop l'ensemble de la gamme ou étendre
celle déjà existante en fonction des demandes
de nos clients. Nous allons sans doute opter pour cette
deuxième solution car nous ne sommes pas destinés
à proposer toutes les références
dans chaque rayon. Au contraire, nous préférons
proposer un assortiment de produits, une sélection
dont le stock se renouvelle régulièrement",
ajoute François Barraud.
En ce qui concerne la restructuration
actuelle du secteur des cybermarchés, le PDG
de Ooshop estime que l'on va vers une "troïka"
Ooshop, Houra (groupe Cora) et AuchanDirect. C-mescourses
a en effet jeté l'éponge et Telemarket
reste dans l'incertitude. Le cybermarché, détenu
par les Galeries Lafayette, Monoprix et le groupe Casino
(détenteur de C-mescourses), ne serait officieusement
plus à vendre mais son avenir reste encore incertain.
Ooshop
en chiffres
|
Chiffre
d'affaires 2001
|
60
millions d'euros**
|
Evolution
du CA 2000/2001
|
+
de 100% de croissance
|
Prévisions
2002
|
Point
mort à la fin de l'année
|
Comptes
à l'équilibre
|
Prévus
pour l'année 2003, soit 120 millions d'euros
|
Panier
moyen
|
135
euros
|
Nombre
de produits sur le site
|
6.000
références
|
Taux
de rupture
|
1
à 2%
|
Zone
de livraison
|
Paris,
région parisienne et Lyon
|
Nombre
d'employés
|
250
|
Nombre
de commandes par jour
|
1
500
|
**Estimation
JDNet
|