Le Centre de surveillance
du commerce électronique (CSCE) basé à
Morlaix a publié son premier bilan de contrôle
annuel. Ce service spécialisé, qui émane
de la DGCCRF (Direction générale de la
concurrence, de la consommation et de la répression
des fraudes, minsitère de l'Economie), a recensé
quelques 3 500 sites marchands en France et ciblé
tout particulièrement 988 sites qui ont fait
l'objet d'une attention toute particulière. Ces
sites ont été choisis suite à des
informations communiquées par les consommateurs
mais aussi à l'initiative de la dizaine d'enquêteurs
du Centre de surveillance et des 38 "cyberenquêteurs"
des directions départementales qui ont complété
le dispositif.
"Si
sur les 988 sites testés, 30 % présentent
des anomalies réglementaires, selon le CSCE.
"Il faut toutefois relativiser ce bilan, affirme
André Longuet des Diguères, responsable
de la communication à la DGCCRF. Il faut tout
d'abord souligner que nous avons ciblé des sites
'à risque' et que les 369 anomalies relevées
n'ont pour l'essentiel donné lieu qu'à
des rappels de réglementations, des avertissements."
La DGCCRF n'a en effet transmis
que 17 procès-verbaux aux parquets. Certes, il
y a beaucoup d'anomalies mais elles ne sont pas gravissimes :
20 % concernent le non-respect des dispositions
relatives à la ventes à distance, 14 %
des publicités mensongères, 14 %
des logos et sceaux distinctifs erronés ou frauduleux,
7 % des défauts de publicité des
prix, 5 % des loteries illicites et, pour une infime
partie, des publicités immobilières incomplètes.
Toujours selon la DGCCRF, la croissance du taux infractionnel
entre 2000 (10 %) et 2001 (30 %) doit être
attribué à "un ciblage renforcé
et au développement du savoir-faire des enquêteurs.
Elle reflète une amélioration du thermomètre
plutôt qu'une flambée de la délinquance."
Plusieurs anomalies ont
été soulignées dans le bilan annuel :
publicité trompeuse sur le tarif de téléchargement
des sonneries et logos pour téléphone
portable, soupçons sur la légalité
des sites proposant aux internautes d'être "payés
pour surfer" ou encore redirection frauduleuse
de sites "de charme" vers des espaces payant
par le biais d'un numéro de téléphone
surtaxé sans prévenir de manière
adéquate l'internaute. La DGCCRF épingle
également les casinos et loteries en ligne mais
souligne que la plupart ne sont pas domiciliés
sur le territoire national. Elle souligne toutefois
que les sites proposant des publicités pour ces
casinos sont susceptibles de poursuites selon l'article
4 de la loi de 1836 (lire à ce sujet l'article
du 14/01/02). Chose importante, le bilan annuel
a tenu à signaler que la DGCCRF avait été
confrontée à très peu de plaintes
pour utilisation frauduleuse de la carte bancaire.
Enfin, le CSCE revendique
5 634 mails reçus dans le courant de l'année,
de manière directe ou le biais du cabinet du
ministère de l'Economie et des Finances. Sur
ce total, 1 995 mails sont liés à
des litiges, dont 263 (5 %) relevent de la DGCCRF.
Le thème le plus fréquemment évoqué
est la vente par correspondance sur Internet qui a totalisé
1 061 mails, dont 693 dénonçaient
les pratiques de deux entreprises que la DGCCRF s'abstient
toutefois de citer, craignant d'éventuelles poursuites.
Ces deux sites ont fait l'objet de procès-verbaux
pour publicité mensongère.
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