Annoncée l'année
dernière par le GIE Carte-Bleue pour vaincre
les réticences des internautes à payer
en ligne (lire l'encadré
ci-dessous), "la carte virtuelle dynamique"
baptisée e-Carte Bleue vient de voir le jour.
Depuis hier, elle est proposée en ligne aux clients
de la Société Générale.
A partir de demain, mercredi, elle sera également
accessible dans les agences du réseau bancaire.
La Caisse d'Epargne devrait rapidement suivre le mouvement
et proposer ce service d'ici la fin du mois. Puis ce
sera au tour de la Poste, en juin, du Crédit
Lyonnais, en septembre, et de la Banque Populaire avant
décembre. "D'ici la fin 2002, nous devrions
couvrir 70 % des porteurs de cartes Visa en France",
estime Frédéric Toumelin, directeur des
nouveaux produits du GIE Carte-Bleue. Le GIE compte
sur cet effet de volume pour convaincre les établissements
encore récalcitrants (BNP-Paribas, le Crédit
du Nord et le Crédit Agricole).
Pour construire son succès, que l'Internet marchand
espère rapide, le GIE Carte-Bleue table sur deux
arguments chocs. Tout d'abord la sécurité
de la transaction. Avec l'e-Carte Bleue, le véritable
physique numéro de carte de l'internaute ne circule
plus sur le réseau. Pour chaque achat en ligne,
un numéro de carte de 16 chiffres, une date d'expiration
et les trois chiffres du cryptogramme visuel habituellement
situé derrière la carte de paiement sont
générés par la banque. Ces données,
associées à la carte bancaire de l'internaute,
permettent d'identifier l'acheteur. Pour permettre les
paiements en plusieurs fois, ou pour effectuer des débits
réguliers, une formule d'abonnement est parallèlement
possible. Le numéro est alors valable pour plusieurs
achats chez un même marchand et dans la limite
d'un montant maximum.
Le deuxième argument
mis en avant par le GIE est la simplicité du
dispositif. Contrairement à Cyber-Comm (société
dont Carte Bleue et Visa sont actionnaires), le marchand
n'a aucune adaptation à faire sur son site et
l'internaute n'a pas à acheter d'équipement
spécifique comme un boîtier (lire l'article
JDNet Solutions du 03/10/01). Il lui suffit de se
connecter sur le site de sa banque, de demander un login
et un password et de télécharger le logiciel
qui lui permettra de générer son numéro
de carte et de faire la relation entre sa banque et
le marchand. "Pour les e-commerçants, l'opération
est totalement transparente", insiste Frédéric
Toumelin. Autre intérêt du système :
l'internaute peut passer sa commande depuis n'importe
quel ordinateur. Il lui suffit dans ce cas de se connecter
directement sur le site de sa banque et de s'identifier.
Pour développer
ce nouveau service, le GIE Carte-Bleue a fait appel
à la société FTO (pour France Télécom
Orbiscom). Comme son nom l'indique, ce prestataire est
un joint venture entre France Télécom,
qui héberge la solution, et la société
irlandaise Orbiscom, qui a mis en place en Irlande,
depuis un an, un logiciel permettant de gérer
un service similaire. Mais si ce service a été
initié par le GIE, sa commercialisation revient
aux banques. Ces dernières sont totalement libres
d'en fixer les tarifs et les services associés.
Pour accéder à l'e-Carte Bleue proposée
par la Société Générale,
l'internaute devra payer une souscription de 6 euros
prélevée en une fois pour toute la durée
de vie du service et des commissions de 0,5 euro à
chaque transaction. La génération d'un
nouveau mot de passe est facturé en supplément
4 euros
Du côté des
professionnels de l'Internet, l'arrivée de cette
nouvelle solution est plutôt saluée. "e-Carte
Bleue est un service simple, qui apporte aux internautes
la confiance qu'ils ont toujours demandée pour franchir
le cap de l'achat en ligne et donc aborder le commerce
electronique avec sérenité", estime Nicolas Dufourcq,
le PDG de Wanadoo, dont la maison-mère, il est
vrai, est associée à l'initiative. "Les
activités e-commerce de Wanadoo en seront sans aucun
doute dynamisées. C'est à coup sûr un tournant dans
le monde de l'Internet". Reste à présent
à voir comment sera négocié ce
virage par les internautes.
Paiement
en ligne : des internautes encore frileux
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Les
assurances de remboursement associées à
une carte bancaire sont encore loin de rassurer
les e-consommateurs. D'après une enquête
réalisée en janvier 2002 par l'observatoire
Carte-Bleue du commerce électronique, 54 %
des internautes (contre 40 % un an plus tôt)
déclarent avoir déjà acheté
en ligne et 30 % avoir acheté une à
deux fois par mois (contre 23 % l'annnée
dernière). Malgré ces progressions,
ils sont plus nombreux (95 % contre 78 %)
à estimer que la sécurité des
transactions est un frein important à l'achat
sur Internet. Parallèlement, ils sont moins
nombreux (59 % au lieu de 76 %) à
avoir utilisé leur carte bancaire pour payer
un achat en ligne. Un chiffre à minorer en
raison de l'élargissement des moyens de paiement
proposés depuis un an par les marchands. |
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