ENTREPRISES
Vivendi Universal : la facture numérique
Dans son rapport annuel 2003, le groupe indique avoir perdu 2,5 milliards d'euros sur quatre ans avec ses activités Internet. Et les conséquences pèsent toujours.   (20/04/2004)
  En savoir plus
 Vivendi Universal trouve un peu d'oxygène chez SFR et Cegetel (18/03/04)
  Le site
Rapport VU 2003 sur le site de l'AMF

Repositionnement "stratégique" oblige, Vivendi Universal ne s'étend guère sur les résultats financiers de ses activités Internet. Malgré tout, quelques indications sur le sujet sont accessibles dans le rapport intégral 2003 du groupe, qui vient d'être rendu public. L'année dernière, les activités Internet du groupe VU ont représenté un chiffre d'affaires de 79 millions d'euros, contre 174 millions en 2002. La lecture de ce document financier montre à quel point le groupe français tourne le dos à son passé : les données chiffrées concernant les activités Internet sont regroupées dans une note désormais intitulée "Restructuration".

Dans cette note, le groupe de communication indique avoir "principalement fermé ou cédé ses activités Internet, dont les pertes cumulées depuis quatre ans s'élevaient à environ 2,5 milliards d'euros". En 2003, ce sont ainsi 560 salariés de Vivendi Universal Net qui ont fait l'objet de procédures de licenciement. Ces efforts de restructuration devraient se poursuivre cette année.

Les provisions pour indemnités de départ liées aux différents plans de licenciement s'élèvent à 23 millions d'euros en Europe. Elles concernent e-Brands (marketing interactif et mobile, aujourd'hui fermé), CanalNumédia (prestataires Internet) et Allociné (portail ciné sorti du giron VU, cf article JDN du 10/06/03). D'autres cas, qui ont pourtant suscité des polémiques, ne sont pas nommément évoqués dans le rapport. Il s'agit notamment de la cession de Flipside France (jeux en ligne) et d'iFrance (portail de services Internet) au groupe ACC.

Un montant de 16 millions d'euros a également été provisionné dans le cadre des restructurations Internet. Ces provisions concernent la fermeture de bureaux aux Etats-Unis (l'ex-régie Ad2One et l'incubateur Atviso), la mise en sommeil de la structure holding de VUNet Europe, ainsi que des "problèmes" de copyright aux Etats-Unis, sur lesquels le rapport n'apporte aucune précision.

L'opération de "Total Return Swap" (Ndlr : échange des revenus générés par un portefeuille de crédits contre un revenu fixe prédéterminé et indexé) liée aux actions AOL Europe, qui étaient passées des mains de VU au fond LineInvest (cf article JDN du 10/04/03), est parvenue à son terme. En mai 2003, Time Warner a exercé son option d'achat sur ses titres AOL Europe et a opté pour un règlement en numéraire de 812,5 millions de dollars. En 2002, VU avait déjà comptabilisé ce montant sous forme de provisions pour couvrir le risque de marché lié au contrat. En 2003, cette provision a été reprise et constitue une charge financière nette pour le groupe de communication.

Le cas de Vivendi Universal Net, dont le siège est situé avenue de Friedland à Paris (l'adresse du siège social du groupe VU) est, lui, plus spécifique. Selon le rapport, cette structure holding dispose d'un chiffre d'affaires constitué de "produits d'exploitation et des produits financiers de participation". L'année dernière, elle a affiché un CA plus de 3 millions d'euros. Elle présente parallèlement une perte de 20 millions d'euros.

Sur le plan des activités Internet américaines, la note indique que Vivendi Universal Entertainment s'est engagé à apporter 30 millions de dollars au sein du projet MovieLink. La branche "divertissement" (télévision et parcs à thème aux Etats-Unis) du groupe de communication, en cours de rapprochement avec NBC, dispose de 20 % du capital du service en ligne de films à la demande. Au 31 décembre, le montant de ces apports s'établit à 14,9 millions de dollars. VUE devrait "apporter les 15,1 millions de dollars restants au cours des prochaines années".

Autre élément singulier à charge : dans le cadre de l'acquisition de Moviso (prestataire technologique américain de solutions mobiles), Vivendi Universal a l'obligation de payer un complément de prix si le résultat de sa filiale dépasse 47,5 millions de dollars en 2003. Ce complément de prix est plafonné à 20 millions de dollars.

  En savoir plus
 Vivendi Universal trouve un peu d'oxygène du côté de son pôle SFR Cegetel (18/03/04)
  Le site
Rapport VU 2003 sur le site de l'AMF

Enfin, d'autres éléments spécifiques restent à la charge de VU à l'occasion de son désengagement dans des projets comme Scoot (des "garanties usuelles" à son ancien partenaire Vodafone) et du démantèlement des activités de MP3.com (engagements souscrits par l'ancien service de musique en ligne vis-à-vis d'un groupe d'assureurs). On comprend pourquoi, en début d'année, une partie des actifs du pionnier de la musique en ligne ont fait l'objet d'enchères en ligne (cf article JDN du 23/03/04).

 
 
Rédaction JDN
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Chaine Parlementaire Public Sénat | Michael Page Interim | 1000MERCIS | Mediabrands | Michael Page International