ANALYSE 
Harmonisation des sites : 1. Les marques internationales pensent "global"
Chez les multinationales, la tendance est à l'harmonisation de la communication en ligne et des sites web. Entre mondialisation et spécificités locales, les sites pays essaient de tirer leur épingle du jeu.   (14/09/2004)
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De plus en plus, les multinationales mettent en œuvre des stratégies d'harmonisation de leurs sites Internet à l'échelle internationale. Une stratégie qui répond le plus souvent à un besoin de rationalisation des coûts et de contrôle de l'image de marque. Pour les entreprises, et les prestataires qui les accompagnent dans ce chantier, la difficulté de l'opération réside dans la capacité à équilibrer "mondialisation" et spécificités locales, tout en faisant adhérer les filiales au projet.

Malgré ces difficultés, dans tous les secteurs d'activité, que ce soit la grande consommation, la grande distribution, les télécommunications ou encore la santé, la démarche d'harmonisation des sites Web se répand aujourd'hui rapidement. "Mais, note Patrick Amiel, directeur associé de l'agence Business Interactif, les sociétés sont la plupart du temps dans une logique de service et de support pour leurs filiales étrangères plutôt que d'ingérence".

A la base de cette harmonisation galopante, le statut de média à part entière que revêt désormais le Web. "Le phénomène est dû à l'intégration d'Internet dans la stratégie publicitaire et produits des marques, explique Jérôme Husson, directeur général de Grey Interactive. Et le paradoxe, c'est que les sites s'harmonisent, alors que les réseaux de distribution restent spécifiques." De la même façon que les grandes entreprises communiquent en télé en utilisant un seul film pour plusieurs zones commerciales, elles mondialisent aujourd'hui leur communication en ligne.

La communication étant loin d'être une science exacte, difficile de dire si cette tendance à l'uniformisation est bonne ou mauvaise, tant au niveau de l'entreprise que de l'internaute-client. Ce dernier y gagne en repères visuels et donc en confort de visite, si tant est qu'il surfe sur différents sites pays d'une même marque. Et encore, tempère Jérôme Husson, "certaines cibles ont besoin d'être perdues quand elles surfent. C'est le cas de la population jeune."

Du côté de l'entreprise, il faut dissocier le fond et la forme des sites pour analyser l'impact réel des stratégies d'harmonisation internationale. "Je pense que ce serait un leurre de centraliser les contenus, car il y a trop de spécificités locales, estime Patrick Amiel. Il est indispensable d'avoir des relais locaux. La publicité peut être globale, mais le Web est plus personnel et plus interactif. Par conséquent, la relation entreprise-consommateur y est plus individualisée." Quant à la forme, il arrive que certaines stratégies de normalisation aboutissent à l'établissement de standards graphiques internationaux (Yahoo, Amazon…). La société initiatrice est alors citée en référence.

Dans tous les cas, pour que l'issue des projets soit positive, une règle s'impose : une fois le site en ligne, il est essentiel que chaque pays se l'approprie et soit en mesure de le mettre à jour sans forcément devoir passer par la validation d'une cellule d'animation centrale, qui ne dispose pas toujours des ressources linguistiques et du temps nécessaire pour une réactivité optimale. D'où l'émergence des outils de gestion de contenu, généralement développé par les agences. Ces outils sont à la fois instruments de liberté et de contrainte pour les pays.

Si la volonté d'harmonisation semble être globale, une autre tendance se développe en parallèle et en réaction : la multiplication de sites promotionnels et événementiels, développés localement et dans une plus grande autonomie vis à vis de la maison-mère. Souvent, ces sites sont des pop-ups apposés aux sites pays. "C'est la solution à court terme développée depuis deux ans par les agences, commente Jérôme Husson, mais on en revient. On va aller vers plus de structure pour les sites événementiels. Pour Nokia, par exemple, nous allons monter en France un site parallèle local et unique, pour tenir compte des problématiques nationales."

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Pour limiter les frictions entre contraintes de standardisation et spécificités locales, certaines marques coupent la poire en deux en harmonisant leurs sites par zones géographiques. Une solution qui laisse Jérôme Husson dubitatif : "Je suis tenté de dire que la seule zone d'harmonisation possible, c'est le monde. Il n'y a pas d'intermédiaire entre monde et pays."

>>> A lire également : 2. A chaque marque internationale sa méthode

Raphaële KARAYAN, JDN
 
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