Secteur de l'e-commerce né il a environ cinq ans en France, la vente sur Internet de billets de spectacles a connu deux premières années de forte croissance (plus de 50 %). Mais en 2001, les start-up du secteur ont dû revoir leurs ambitions à la baisse. Pourtant, les ventes continuent de progresser. Le Web gagne chaque année du terrain face aux autres canaux de distribution. Mais les volumes et les marges sont souvent trop faibles pour que les acteurs de ce marché puissent se développer sereinement.
Les principaux acteurs de la billetterie en ligne
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Société
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Effectif
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Chiffres Internet*
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Catalogue
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Partenaires
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Perspectives 2004
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35
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500.000 billets,
+ 50 %.
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-
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400 salles de cinéma
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CA de 10 millions d'euros, résultat net positif. croissance des ventes en ligne de 15 à 20 %
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Pôle spectacle de la Fnac
(article)
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nc
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1,3 million de billets,
+ 40 %
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50.000 spectacles
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200 sites pour Francebillet.com.
100 sites en lien direct pour Fnac.com
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Nouvelle version du site Fnac.com début 2005
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6
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+ 60 %
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2.000 à 2.500 spectacles
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200 salles de théâtre
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Résultat net de 60.000 euros. Croissance des ventes Web de 80 %
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7
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250.000 billets
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nc
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400 à 500 salles de spectacle et 60 partenaires européens
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Croissance du CA de 30 à 40 %. V2 en octobre.
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88
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2 millions de billets, + 10 à 15 %.
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4.000 spectacles
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250 sites dont 100 en marque blanche
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V3 à la fin de l'année.
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*2003. Source : Journal du Net, septembre 2004
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Le seul canal Internet est à peine viable et les distributeurs qui tirent le mieux leur épingle du jeu sont ceux qui peuvent s'appuyer sur un réseau de points de vente physiques. C'est le cas du plus gros vendeur de billets en France, le pôle spectacle de la Fnac, qui gère plus de 350 points de vente répartis entre les magasins Fnac, Carrefour et ceux du Réseau France Billet. L'ensemble du pôle a vendu un peu plus de 10 millions de billets en 2003, dont 13 % en ligne via les sites Fnac.com, Francebillet.com et CarrefourSpectacles.com.
L'outsider TicketNet, qui annonce avoir vendu 2 millions de billets sur Internet en 2003, réalise également la majorité de ses revenus via un réseau physique de plus de 500 points de ventes (magasins Auchan, Virgin, Leclerc, Cora, etc).
Face à ces deux poids lourds, les acteurs qui ont préféré investir le créneau spécifique de la vente à distance (Internet et téléphone) ont un parcours plus difficile. Passés les temps d'euphorie, des acteurs comme AlloCiné, Théâtre Online ou TicketClic sont dans le rouge depuis quatre ans. Dégager des bénéfices sur la ventes de billets via Internet implique de réaliser des volumes de vente massifs, ce qui n'est pas aisé pour des acteurs cantonnés au canal électronique.
Pour atteindre la rentabilité, qu'ils espèrent en 2004, Allociné et TicketClic ont misé sur la diversification de leur activité. Le premier monétise son audience et produit du contenu pour des sites externes. Le second a fait le pari du développement international, en enrichissant son catalogue d'événements de dimension européenne. ThéâtreOnline préfère se concentrer sur un marché de niche où la société s'est forgé une réelle légitimité.
Quel que soit le réseau de distribution
emprunté ou le modèle de croissance adopté, les acteurs français de la billetterie en ligne palissent devant la force du secteur aux Etats-Unis, où l'achat sur Internet de billets de spectacles est largement entré dans les habitudes de consommation. A titre de comparaison, quand le pôle spectacle de la Fnac, le poids lourd du secteur en France, vend 1,3 million de billets en ligne en 2003, Ticketmaster, son homologue américain, en vend 50 fois plus. Pour les acteurs du marché francophone, ce n'est sans doute qu'une question de patience.
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