(modifié le 12/10/2004 à 11:16) Le prochain navigateur Web du marché ne sera pas étiqueté Google, comme le prétendait la rumeur (lire l'article JDN du 27/09/2004). John Doerr, un membre du conseil d'administration de Google, a publiquement déclaré, le 6 octobre dernier, que le moteur de recherche n'avait pas l'intention de lancer un tel outil. Pour démasquer le futur logiciel alternatif à Internet Explorer, il faut en fait se tourner vers AOL qui teste en toute discrétion, depuis plus d'un mois, son propre navigateur.
Contre toute attente, le jeune AOL Browser ne s'appuie pas sur la technologie de Netscape, le navigateur Web open-source que le fournisseur d'accès américain avait acquis en 1998. Et pour cause : AOL est sur le point de céder la plateforme serveur de Netscape à l'éditeur de distributions Linux Red Hat. Pour concevoir son propre outil, il a donc naturellement préféré la technologie Internet Explorer.
AOL dispose ainsi du droit d'exploitation que Microsoft lui a conféré, en mai 2003, en prime de lui avoir versé 750 millions de dollars, afin de mettre un terme à la bataille juridique sur l'abus de position dominante que le fournisseur d'accès avait lancée à l'encontre de l'éditeur de logiciels. AOL peut utiliser la technologie d'Internet Explorer jusqu'en 2010, sans reverser un seul centime à la société de Bill Gates.
Les fonctionnalités d'AOL Browser ne sont pas pour autant les mêmes que celles d'Internet Explorer. En particuliers, le jeune navigateur intègre, dans sa version de test, une navigation par onglets qui n'est pas offerte par l'outil de Microsoft. Il inclut, également, un bloqueur de pop-ups et offre un aperçu graphique des pages, fourni lors du passage de la souris au-dessus des éléments de navigation (bouton précédent, bouton suivant, etc.).
Concernant la commercialisation de ce logiciel, AOL n'a pas encore révélé le modèle économique retenu. Il envisage cependant de distribuer AOL Browser indépendamment de l'ensemble logiciels qu'il offre par ailleurs pour l'accès Internet. Le groupe américain, qui a lancé un comparateur de prix en septembre dernier (lire l'article JDN du 21/09/2004), abandonne ainsi peu à peu sa stratégie consistant à proposer tous ses produits et services sur une seule plate-forme. |