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La sauce e-Carte Bleue aurait-elle enfin pris ? Présentée en 2002 comme la solution qui allait permettre de vaincre les réticences des internautes face au paiement en ligne, la carte bancaire virtuelle a connu un démarrage en douceur. Commercialisé par Carte Bleue, société anonyme constituée de 220 établissements bancaires français, le service e-Carte Bleue entendait conquérir près de 70 % des porteurs de cartes Visa en France dès la première année (lire l'article JDN du 09/04/02). Avec 55.000 porteurs à la fin 2002, l'objectif n'a finalement pas vraiment été atteint.
Depuis ce lancement timoré, la tendance s'est améliorée, même si "le service est encore dans une phase de montée en puissance", admet Sébastien Lecharpentier, responsable marketing Nouvelles Technologies chez Carte Bleue. Croissance de l'e-commerce, sans doute, importante campagne de communication à l'approche des fêtes de Noël, également, mais surtout soutien accru des banques, ont permis de redonner du souffle à ce produit âgé de deux ans. De fait, le nombre de porteurs de l'e-carte est en forte hausse : +135 % en 2003 et une prévision de +130 % pour cette année. Fin décembre, le service devrait ainsi compter quelque 300.000 utilisateurs.
Pour soutenir ce décollage, la société Carte Bleue organise sa stratégie marketing en fonction de deux périodes clés, les vacances d'été et les fêtes de fin d'année, avec une forte augmentation des ressources publicitaires allouées. Le plan média est basé sur Internet et la radio. Les résultats de la dernière campagne, lancé en novembre, ne se sont pas fait attendre : depuis un mois, le service e-Carte Bleue enregistre environ 7.000 nouveaux clients par semaine, contre en moyenne 2.500 le reste de l'année.
Le principal moteur de cette croissance tient cependant moins à la campagne de communication de Carte Bleue qu'au soutien apporté par les banques au produit depuis la rentrée 2004. Cinq banques sont aujourd'hui partenaires de l'e-carte Bleue : la Société Générale, la Caisse d'Epargne, La Poste, le Crédit Lyonnais et la Banque Populaire. Les autres établissements ont généralement fait le choix de développer leur propre solution de paiement sécurisé en ligne. "Nos partenaires ont fait de gros efforts marketing cette année auprès de leurs clients pour populariser le service, explique Sébastien Lecharpentier. Ces efforts étaient à la fois online et dans leur réseau d'agences."
Sur le plan opérationnel, depuis son lancement en avril 2002, le service e-Carte Bleue a enregistré 960.000 transactions pour un volume d'affaires de 80 millions d'euros. Soit un panier moyen par e-consommateur de 83 euros. Aucune contestation n'a été signalée en plus de deux ans d'activité. Et selon une enquête conduite en avril dernier par la société Carte Bleue auprès des porteurs de l'e-Carte, 96 % des répondants se disent satisfaits du service. Pour Sébastien Lecharpentier, la principale source d'insatisfaction provient du refus de certains sites marchands d'accepter ce mode de paiement.
Car certaines e-commerçants rencontrent quelques problèmes pour traiter ces transactions (lire l'article JDN du 21/01/03). Principal souci : la présentation "physique" de la carte bancaire pour finaliser l'achat à un guichet. Comme le numéro de carte virtuelle dynamique ne correspond pas à celui d'une carte bancaire réelle, les produits ne peuvent alors être délivrés. Un cas de figure qui empêche certaines transactions sur les sites de billetterie, parmi lesquels Voyages-sncf.com et le site de billetterie de la Fnac.
Des accrocs qui ne favorisent pas l'adoption du service. "Mais nous étudions des solutions", indique Sébastien Lecharpentier, qui confirme la signature prochaine d'un accord avec la SNCF pour la livaison de billets à domicile et le développement de l'e-ticket. Par ailleurs, une nouvelle version de l'e-Carte Bleue devrait voir le jour dans le courant de l'année 2005, avec une nouvelle ergonomie, une simplification de l'utilisation et un accès facilité à l'interface de connexion.
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