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Senior Planet, une stratégie baby-boom qui paye
Le site a atteint le point mort cette année, mais compte sur le fort développement du marché des senior pour passer à la vitesse supérieure.   (16/12/2004)

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 Senior Planet
 Thierry Casseville

Courtisés depuis longtemps sur le Web parce que disposant d'un fort pouvoir d'achat, les seniors ont aujourd'hui relativement peu de sites qui leur sont dédiés. Pourtant, à bien regarder les chiffres d'audience du site des baby-boomers Senior Planet, cette cible n'est pas totalement inactive sur le Web. Pour preuve, Senior Planet a atteint l'équilibre cette année et espère continuer sa progression l'an prochain. Objectif : augmenter son trafic de 50 % et son chiffre d'affaires de 33 %. Actuellement, le site à destination des plus de 50 ans réalise une audience comprise entre 500.000 et 600.000 visiteurs uniques par mois (source Nielsen//NetRatings) et son chiffre d'affaires 2004 devrait s'élever à 1,2 million d'euros, soit une hausse de 50 % par rapport à l'an dernier.

"Il existe un fort potentiel sur ce marché, explique Thierry Casseville, associé fondateur de Senior Planet et président du directoire. Il y a aujourd'hui 20 millions de 50 ans et plus en France, dont seulement 4 millions surfent sur Internet, soit un taux d'équipement de 20 %. Or le taux d'équipement dans la population française est de 40 % : on peut estimer que le marché va au moins doubler dans les cinq ans qui viennent."

Précurseur sur le créneau des seniors et des baby-boomers, Seniorplanet.fr existe depuis 1997 et a réalisé deux levées de fonds en 2000 et 2001, d'environ 4 millions d'euros chacune (lire l'article du 01/03/2000). Une mise de départ qui ne lui a toutefois pas évité deux plans sociaux en 2001 et 2003, l'obligeant à réduire ses équipes de moitié. Mais contrairement à beaucoup de ses concurrents lancés entre temps, le site a réussi à survivre. Son principal concurrent est désormais la version en ligne du mensuel Notre Temps. "Nous avons commis quelques erreurs dans l'euphorie des années Internet", reconnaît Thierry Casseville. Notamment de grosses campagnes de publicité qui avaient été mises en place, entre-autre à la télévision.

Aujourd'hui, la société compte 15 employés permanents entre les journalistes et les administratifs, ainsi qu'une dizaine de pigistes. La chance de Senior Planet réside sans doute dans le fait que les annonceurs n'ont jamais complètement déserté, en raison du potentiel de cette cible. Agées en moyenne de 52 ans, avec une proportion à peu près égale d'hommes et de femmes, les lecteurs du site font aussi partie majoritairement des CSP +. "Curiosité : nous avons 2,6 personnes par foyer, c'est-à-dire que parmi nos lecteurs, il y a quelques Tanguys, des jeunes adultes," commente Thierry Casseville.

Le groupe Accor figure parmi les partenaires historiques du site, qui compte aujourd'hui plusieurs annonceurs permanents, tels que la RATP, le Groupe France Mutuelle, Audika ou Tena. Les revenus de Senior Planet proviennent d'ailleurs à 90 % avec la publicité, le reste résultant de la vente de bases de données.

Avec la stabilisation de l'audience, Senior Planet a également commencé à éditer plusieurs newsletters : l'une quotidienne, qui compte 80.000 abonnés, l'autre hebdomadaire et laissant plus de place aux annonceurs, envoyée à 285.000 personnes. Enfin, une newsletter mensuelle, dédiée aux femmes, a été lancée cette année et compte déjà 205.000 abonnés.

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 Thierry Casseville

Pour accroître son trafic l'année prochaine et son chiffre d'affaires, le site compte non seulement sur la croissance naturelle du marché des "seniornautes", qui progresse à peu près deux fois plus vite que la moyenne, mais aussi sur une communication bien ciblée : renforcement des partenariats, amélioration du référencement qui génère environ un tiers du trafic du site, et campagne d'achat de mots-clés. De plus, de nouveaux secteurs d'annonceurs restent à conquérir. Si les banques et les voyagistes ont tout de suite participé au projet, la grande distribution ou l'alimentaire, par exemple, demeurent sous-représentés.

 
 
Nicolas RAULINE, JDN
 
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