Après deux timides tentatives de MVNO (Debitel et The Phone House), deux acteurs de poids annoncent en même temps leur volonté de devenir opérateur mobile virtuel. Quand NRJ annonce la signature d'un accord avec SFR, M6 opte pour le réseau d'Orange. Les deux offres devraient voir le jour d'ici septembre 2005 avec un positionnement similaire : viser le marché des jeunes, le plus lucratif en matière de téléphonie mobile. Pour cela les deux médias vont s'appuyer sur les nouvelles opportunités qu'offrent la 3G, notamment en matière de téléchargement musical via le mobile.
Les deux nouveaux MVNO misent beaucoup sur la production de contenus : téléchargement musical, clips-vidéos et interactivité avec leurs programmes. Ainsi, le président du directoire de NRJ Jean-Charles Mathey a annoncé lors d'une conférence de presse que le coeur de l'offre de NRJ Mobile serait le téléchargement de musique. "Nous pensons que le mobile sera l'i-Pod de demain." a-t-il précisé. Avant d'ajouter que son groupe amibitionnait de devenir le leader du secteur sur le marché français avec un objectif d'un million d'abonnés en trois ans.
Pour cela, NRJ Mobile souhaite devenir le premier MVNO à fournir des services 3G, sans toutefois fixer de date.
L'offre 2G devrait être lancée, elle, à la rentrée 2005.
Pour le groupe radio, après plusieurs semaines d'âpres négociations avec les deux premiers opérateurs nationaux, c'est finalement SFR qui a été retenu. Le groupe radio louera le réseau de la filiale de Vivendi Universal et de Vodafone via sa nouvelle entité, créée à cet effet, NRJ Mobile. Cette nouvelle filiale du groupe a été constituée avec la participation, à hauteur de 10 %, de la banque Crédit Mutuel - CIC, via Euro-Information.
L'accord entre Orange et M6 va, pour sa part, au-delà
de la simple location de réseau. La filiale de France Télécom bénéficiera en effet de contenus exclusifs fournis par la chaîne de télévision. De quoi alimenter l'offre 3G Orange Intense. Les détails de ce partenariat seront révélés lors du 3GSM Congress organisé en début de semaine à Cannes.
"L'intérêt de ces MVNO, affirme Stéphane Dubreuil, analyste dans le secteur des télécommunications chez CSC, c'est qu'ils développent une véritable offre sur les contenus, à la différence des MVNO existant, qui se placent sur le terrain du prix exclusivement." Ainsi, d'importantes synergies pourraient être réalisées, notamment avec les programmes des chaînes.
Avec Breizh Mobile, qui revendique 10.000 abonnés et se cantonne au Grand Ouest, et Debitel, qui vient d'adopter une stratégie "low-cost" (lire l'article du 03/02/2005), le nombre de MVNO en France atteint aujourd'hui le nombre de quatre. Mais, avec l'accroissement des potentialités des services de téléphonie mobile, d'autres apprentis opérateurs pourraient
s'engouffrer dans la brèche et exaucer le voeu du gouvernement, qui souhaite voir plus de concurrence sur le marché. |
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