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Le haut débit incite les radios à enrichir leur offre Internet
Au-delà d'une simple vitrine de l'antenne, les sites de RTL, Europe1 et de Radio France proposent des contenus originaux mêlant sons, textes et vidéos. Objectifs : fidéliser et conquérir de nouveaux auditeurs.   (15/02/2005)
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 Interview : Pascal Delannoy (Radio France)
 RTL.fr veut s'ouvrir à la vidéo
 Europe1.fr mise sur la synchronisation avec l'antenne
A l'heure où le haut débit se généralise en France, les sites Internet des grandes stations de la FM séduisent de plus en plus les internautes, avides de contenus audio-vidéo. Les chiffres témoignent de cet engouement : en un an, le nombre de radionautes a augmenté de 15 % (source Médiamétrie, juin 2004). Plus qu'une simple vitrine de l'antenne, les radios en ligne se doivent d'inventer de nouveaux formats et de proposer des contenus originaux.

"Aujourd'hui, une radio n'existe plus sans un support multimédia", déclare Pascal Delannoy, directeur de Radio France Multimédia. Un concept que les trois grandes radios d'information de l'Hexagone ont mis en oeuvre depuis près de six ans. Symbole de ce réel intérêt pour le Web : la création d'une division interactive au sein de chaque groupe, avec une équipe rédactionnelle dédiée. Toutes s'appuient néanmoins sur des relais au sein de la rédaction de chaque radio, car le site Internet se veut avant tout un prolongement de l'antenne en ligne.

Un concept particulièrement fort pour Europe1.fr, dont la nouvelle version, lancée en septembre 2004, est une déclinaison de l'esprit éditorial des émissions. Objectif : fidéliser son audimat. Le site de la radio du groupe Lagardère est désormais en version dynamique, ce qui permet aux équipes rédactionnelles de l'antenne de mettre à jour quasiment en temps réel les informations et références citées au cours d'une émission.

Parallèlement, dans l'objectif de recruter de nouveaux auditeurs, les groupes radio ont naturellement mis en place des outils d'écoute en direct de l'antenne et un accès aux archives sonores des émissions. RTL.fr propose son contenu depuis 2001 en streaming. Pour Europe1.fr, les émissions restent accessiblent pendant 12 mois et le temps de vie de l'émission pour la quarantaine de sites du groupe Radio France.

Un auditoire plus jeune et plus international
Le haut débit autorise aussi un nouveau mode d'écoute - via un écran d'ordinateur, depuis son travail ou à domicile - qui permet aux radios d'attirer un nouvel auditoire, plus jeune et plus international. Europe1 estime ainsi que ces deux outils (le live et les archives) lui ont permis d'élargir l'audience de la station à deux nouvelles populations : les expatriés et les personnes ne bénéficiant pas de récepteurs Europe1 dans leur zone de résidence. Radio France chiffre, pour sa part, à 25 % le nombre de radionautes se connectant à l'une des quarante webradios du groupe depuis l'international.

A l'image de France Culture, dont l'audience est plus forte proportionnellement sur Internet que sur les ondes, certaines radios trouvent un second souffle sur la toile. Mais ce nouveau public est aussi plus exigeant : habituée aux outils multimédias, la génération de surfeurs haut débit ne se contente pas d'une simple copie de la version sonore existante. Pour RTL, la mise en ligne d'une nouvelle version d'ici la fin du deuxième trimestre 2005 sera l'occasion d'approfondir le développement des contenus multimédias en ligne, de la vidéo notamment.

Pas de vidéo en revanche pour Radio France, mais des contenus originaux comme les dédicaces sonores de la "webradio du livre", ou des programmes de plus longue durée. Autre projet du groupe de radios publiques : enrichir les sites des radios Bleu de la notion de services pour qu'à terme ils deviennent un portail d'entrée sur la région, et pas seulement une vitrine de la radio.

Les annonceurs sont encore peu présents sur les webradios
Des efforts récompensés par une forte progression de l'audience des sites en 2004 : + 70 % pour RTL.fr, + 50 % en moyenne pour l'ensemble des sites de Radio France. Mais ce succès a un coût : proportionnellement au trafic, les dépenses pour l'achat de bande passante augmentent fortement. "Le modèle économique des sites médias gratuits est difficile, confie Benoît Cassaigne, directeur général de RTL Net. D'autant que la convergence des différents médias off et online ne se fait pas encore de manière naturelle pour les annonceurs."

Après trois années déficitaires, le pôle Internet du groupe RTL a atteint l'équilibre financier en 2004, grâce à la diversification de ses sources de revenus. Seuls 30 % des recettes du site sont aujourd'hui issues de l'e-pub. Les deux tiers des bénéfices générés sur Internet pour RTL Net et Europe1 Interactive proviennent de la vente de contenus et des services de téléphonie mobile. Un problème moins déterminant pour le groupe Radio France, financé à hauteur de 93 % par des fonds publics, dont les budgets de fonctionnement ne sont pas corrélés aux rentrées publicitaires.

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 Europe1.fr mise sur la synchronisation avec l'antenne
Dans cette optique, le groupe RTL avoue suivre de très près le développement des services de troisième génération sur mobiles. Un intérêt que ne semble pas partager ses deux homologues. Plus prudent, Europe1 Interactive ne conçoit pas la pertinence de ces services pour un média radio. Plus concret, Radio France Multimédia préfère différer ses investissements sur la 3G, estimant que son modèle économique n'est pas encore prouvé.
Emilie LEVEQUE, JDN Sommaire Le Net
 
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