En janvier dernier, Assurland a fêté ses cinq
ans d'existence sur le Web. Créée par une équipe
d'ingénieurs, la société spécialisée dans la comparaison
de produits d'assurance est rentable depuis l'exercice 2002.
Depuis ce premier cap, son chiffre d'affaires a progressé
de 107 % pour s'établir à 4 millions d'euros
l'année dernière. Le résultat d'exploitation
est ressorti, quant à lui, à 1 million d'euros.
L'année dernière, près de deux millions d'internautes
ont rempli le formulaire en ligne proposé par le site.
Un formulaire qui reprend l'essentiel des critères qui permettent
d'établir des devis d'assurance. Passé ce formulaire,
le moteur de recherche propose une liste de trois offres les
plus avantageuses en fonction des informations déclarées et
du prix. Dès lors, l'internaute n'a plus qu'à
cliquer sur un devis afin d'être mis en relation avec
l'assureur de son choix. 430.000 demandes de mises en relation
ont ainsi été gérées par Assurland
en 2004. Un volume en progression de 50 % par rapport
à 2003.
Suivant
ce concept, Assurland se définit comme un apporteur
d'affaires. "Nous ne vendons pas directement de produits
d'assurance, explique Laurent Tran Van Lieu, président
du directoire d'Assurland, mais nous apportons des prospects
qualifiés aux professionnels du secteur." Assurland
se rémunère par des commissions sur les mises
en relation selon un modèle forfaitaire variable en
fonction de chaque type de produit. Les commissions représentent
75 % des revenus de la société.
Assurland compte entre 20 et 25 sociétés d'assurance partenaires,
dont trois nouvelles en ce début d'année :
Boursorama, Symphonis (groupe Crédit Mutuel) et Afer (Association
française d'épargne et de retraite), venus rejondre
l'offre du moteur de comparaison pour sa nouvelle rubrique
dédiée aux produits d'assurance vie. Le service
étant entièrement gratuit pour l'internaute,
le reste du chiffre d'affaires provient de la vente de services
B2B aux assureurs (études et bilans du secteur) et
de la location de son fichier opt-in, doté de plus
de trois millions d'adresses e-mails, d'adresses postales
et de numéros de téléphone.
Lancement
d'une plate-forme téléphonique offline |
Fort de ce bilan, Assurland souhaite cette année sortir
des frontières du Web. "Nous estimons qu'il existe
plus de clients ayant des besoin en termes de comparaison
de produits d'assurance qu'il n'existe d'internautes expérimentés
ayant le réflexe du Web", indique Laurent Tran
Van Lieu. Pour capter cette autre clientèle, une première
étape a été franchie fin 2004 avec le
lancement du moteur sur les portails Wap des trois opérateurs
de téléphonie mobile. Mais le cap décisif
sera passé d'ici la fin du premier semestre avec la
mise en service d'une plate-forme téléphonique
via un numéro unique.
Sans chiffrer le coût de lancement de cette plate-forme,
Laurent Tran Van Lieu estime que les investissements seront
limités, la société se basant sur sa
propre technologie de recherche et d'interfaçage des
données, développée en interne depuis
sa création. Les autres développements seront
confiés à des sous-traitants. En revanche, le
montant du budget de communication offline, aujourd'hui minime,
devrait augmenter en conséquence.
Côté online, Assurland travaille en priorité
sur l'amélioration de son moteur de recherche afin
de proposer aux internautes, dans les mois à venir,
un choix de devis non plus uniquement en fonction du prix,
mais également du contenu des offres des sociétés
d'assurance.
Pour 2005, Assurland table sur un chiffre d'affaires de 6 millions
d'euros pour un résultat d'exploitation de l'ordre de
30 %. Avec une perspective de quelque 2,5 millions de demandes
de devis sur les douze prochains mois, la société
estime que plus d'un internaute sur deux utilisera son moteur
de recherche en ligne pour ananlyser sa couverture d'assurance.
Assurland ne cache donc pas ses ambitions de croissance à
l'international. "Nous réfléchissons à
certains marchés européens, confie Laurent Tran
Van Lieu. La décision sera prise en cours d'année."
Pour ce faire, la société, qui n'envisage pas
de s'introduire en Bourse pour le moment, s'oriente sur l'ouverture
de filiales plutôt que vers des acquisitions. |