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Musique en ligne : les indépendants en ordre dispersé
Eparpillés, la plupart des labels indépendants sont contraints de suivre le tempo imposé par les majors sur Internet. Mais des plates-formes collectives voient le jour.   (25/02/2005)
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Dossier Musique en ligne
(article modifié le 03/03/2005) C'était fin janvier, à Cannes. Lors du Midem, le rassemblement des professionnels de la musique, les majors et les labels indépendants annonçaient la signature d'un accord. Au menu, la lutte contre la piraterie sur Internet qui passe, selon le texte, "par l'information du grand public, par une nécessaire répression et par la promotion des offres légales de musique en ligne". Derrière cette union, de circonstance, les fractures qui divisent majors et indépendants sur le dossier de la musique en ligne restent nombreuses.

Mal organisés sur le Net, les petits labels sont pourtant obligés de suivre le tempo imposé par les plus gros acteurs. A l'Ufpi, l'Union des producteurs phonographiques français indépendants, on ainsi maintient le cap choisi par les majors pour imposer l'offre payante, à savoir la logique répressive. "Nous sommes en phase avec les représentants des grandes maisons de disque, notamment le Snep, pour affirmer qu'il n'y a pas de solution alternative crédible aux plates-formes payantes, affirme Jérôme Roger, directeur général de l'Upfi. La répression est un mal nécessaire." A ce jour, l'Upfi a une dizaine d'actions en cours devant la justice. Officiellement donc, les indépendants se rangent aux côtés des majors.

Sur le plan commercial également, la plupart des maisons de disques indépendantes, faute d'alternatives crédibles, ont choisi de signer avec les offres des majors ou des grandes plates-formes de distribution. Sony Connect a réussi, par exemple, à affilier 150 indépendants sur son offre. Quant à la plus grosse maison de disque indépendante, Wagram Music (3 % de parts de marché), elle distribue son catalogue à Virgin Mega, Fnac.com et e-Compil.

Reste que ce rapprochement avec les majors et les grandes plates-formes est vécu par d'autres indépendants comme une preuve d'allégeance. Un rapprochement qui, en outre, institue de nouveaux intermédiaires et amoindrit les perspectives de revenus directs. Plusieurs labels tentent donc de s'organiser et de constituer des réseaux de distribution en ligne en partant d'un principe élémentaire : l'union fait la force.

"Le maître-mot est devenu maîtrise"

C'est le cas, par exemple, de Neo Music Store, qui fédère près de 2.000 labels indépendants dont 40 en vente directe. A la fin du mois de mars, plus de 120 labels devraient suivre ces quarante pionniers. Pour Sylvain Corvaisier, responsable de Neo Music Store France, "les indépendants sont de plus en plus en phase avec ce que souhaite le public. Pour eux, le maître-mot est devenu maîtrise. Maîtrise des tarifs, du catalogue et du support de vente".

Pour l'instant, les ventes en ligne des indépendants restent limitées, les offres s'adressant à des cibles précises. Pour sortir de cette ornière, et attirer des grands noms de la musique capables de tracter les ventes, les labels indépendants proposent des rémunérations plus avantageuses aux artistes. Neo Music Store affirme que sur la vente d'un titre à un euro, l'artiste touche environ 20 centimes d'euro. Sur une plates-forme généraliste, le cachet tombe à 7 centimes.

Du côté de Brique Rouge, un label de musique électronique, l'idée de la mutualisation fait également son chemin. La petite maison de disques n'a pas hésité à mettre en ligne tout son catalogue, "au prix d'un investissement minimal", précise David Duriez, son responsable. "Maintenant, le but est de convaincre d'autres indépendants de faire de même et de linker les sites pour créer un réseau et une large offre de musique que l'on ne trouve pas chez les majors."

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Loin du discours de l'Ufpi, ces petits labels comptent profiter de l'impopularité des attaques des majors contre les internautes pour tirer leur épingle du jeu. Certains indépendants se montrent très critiques envers la position du syndicat. D'autres vont même jusqu'à réclamer le dialogue avec les réseaux de peer-to-peer. Des revendications que ne rejette par Jérôme Roger. "Nous n'avons aucune animosité à l'égard du peer-to-peer, cette technologie pourrait même être utilisée intelligemment, affirme-t-il. L'initiative Snocap, qui rapproche maisons de disques et peer-to-peer (lire l'article du 16/11/2004) est par exemple tout à fait intéressante, et nous regrettons qu'il n'y ait pas de projet pilote comparable en France."
Rédaction JDN Sommaire e-Commerce
 
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