La hache de guerre est enterrée. Après trois ans et demi de négociations, Tele2 et Orange sont parvenus à un accord de MVNO. Un retournement de situation encore imprévisible il y a un mois (lire l'interview du 17/03/2005). La filiale de France Télécom était alors accusée de gêner l'entrée de nouveaux acteurs sur le marché de la téléphonie mobile et l'affaire avait même été portée devant l'ART.
Mais, pour parvenir à cet accord, les deux acteurs ont dû faire des concessions. A commencer par l'opérateur d'origine suédoise, qui affirmait pourtant il y a peu ne pas pouvoir descendre en-dessous des propositions déjà effectuées. Le principal point d'achoppement des précédentes négociations, le tarif de vente en gros des minutes, a pourtant été réglé, les deux parties étant vraisemblablement tombées d'accord sur un montant compris entre 10 et 15 centimes d'euros la minute.
"Nous avons mis de l'eau dans notre vin, avoue Jean-Louis Constanza, directeur général de Tele2 France. Orange nous a convaincus de sa volonté d'ouverture et assurés que les bénéfices seraient équitablement partagés." De plus, l'accord est évolutif, les deux parties doivent encore régler certains détails. Ainsi, pour l'instant, la 3G n'est pas intégrée à ce partenariat, mais la porte reste ouverte pour que Tele2 la prenne en charge à l'avenir. Mais dans l'immédiat, cette clause ne semble pas géner l'opérateur de téléphonie fixe. Explication : Tele2 souhaite avant tout adopter sur le segment mobile un positionnement grand public. "La 3G est encore confinée, explique Jean-Louis Constanza. Notre cible est plus large, nous visons d'abord les familles moyennes, une catégorie encore sous-représentée dans la téléphonie mobile."
Le groupe de téléphonie souhaite présenter des offres les plus claires possibles. C'est pour cette raison que le marché professionnel, susceptible de l'intéresser, ne sera pas exploité
dans un premier temps. La convergence fixe-mobile, l'un de ses principaux atouts, avec d'éventuelles offres couplées, attendra également. En revanche, Tele2 affirme étudier de près la question de la transparence des contrats ou celle des pré-payés où, selon lui, il existe encore des progrès à réaliser.
Le temps de régler les derniers détails et d'opérer les réglages techniques, Tele2 compte lancer ses offres commerciales avant la fin de l'année. Ce sera donc le septième MVNO à pénétrer le marché, après Breizh Mobile, Debitel, NRJ, Futur Telecom, Cegetel et Neuf Telecom, et seulement le second sur le réseau Orange, après Breizh, présent sur le Grand Ouest. Reste à savoir si ces accords convaincront les autorités de régulation : la plupart des revendications réclamées par ceux désireux d'arriver sur le marché n'ont toujours pas été acceptées, notamment la possibilité de pouvoir gérer les bases de données et les commutateurs, ou le fait de bénéficier de remises de gros au-delà d'un certain nombre de clients.
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