A vendre depuis novembre 2004, Doubleclick a récemment reçu une proposition de 1,2 milliard de dollars de la part du fonds d'investissements américain Hellman & Friedman. Une offre peu intéressante, dans la mesure où l'éditeur de solutions d'adserving a lui-même dépensé un milliard de dollars pour l'acquisition, en 1999, de la société Abacus, spécialisée dans la location de bases de données, et près de 60 millions de dollars pour le rachat, en mai 2004, de l'éditeur de solutions de marketing direct Performics. General Atlantic Partners ou Cerberus Capital, deux autres fonds américains, pourraient toutefois faire une proposition plus alléchante, bien que les résultats trimestriels de l'éditeur remettent en cause cette éventualité.
Résultats trimestriels de Doubleclick
(en millions de dollars) |
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T1 2005 |
T1 2004 |
Evolution sur un an |
Chiffre d'affaires
|
76,3 |
68,0 |
+ 12,2 % |
Dépenses
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56,7 |
42,8 |
+ 32,5 % |
Résultat net
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- 0,9 |
7,7 |
- |
Source : Doubleclick, avril 2005 |
Doubleclick a déçu les investisseurs américains, le 21 avril dernier, en annonçant un déficit de 900.000 dollars au premier trimestre 2005, soit une perte nette de 0,01 dollar par action, contre un bénéfice de 0,06 dollar attendu par les analystes financiers. A titre de comparaison, l'éditeur américain affichait un résultat net positif de 7,7 millions de dollars un an plus tôt. Malgré une hausse de son chiffre d'affaires de 12,2 % sur la période, les dépenses de Doubleclick ont très fortement augmenté (+ 32,5 %), atteignant 56,7 millions de dollars, soit 74,3 % de ses revenus.
Les investissements de la société en recherche
et développement se sont notamment envolés de 70,6 %, entre janvier et mars 2005, pour s'établir à 14,5 millions de dollars. Doubleclick attribue cette hausse de coûts exceptionnelle au contrat signé avec AOL, rendu public le 10 avril dernier, lequel a nécessité de lourds investissements. Finalement, l'éditeur américain rassure en déclarant que ce contrat
est le plus gros qu'il ait jamais signé, mais que celui-ci ne lui rapporte pas encore d'argent au premier trimestre. Aujourd'hui, Doubleclick fournit ses produits et services à la régie d'AOL, qui gère notamment les espaces publicitaires du portail
AOL.com, d'AOL Instant Messenger, et de CNN.
Chiffre d'affaires trimestriel de Doubleclick par activité
(en millions de dollars) |
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T1 2005 |
T1 2004 |
Evolution sur un an |
Serveur de publicité
|
31,7 |
33,3 |
- 4,8 % |
Solutions de marketing direct
|
13,5 |
12,0 |
+ 12,5 % |
Gestion des campagnes de liens publicitaires (Performics)
|
6,3 |
4,2 |
+ 50,5 % |
Pôle technologique
|
51,5 |
45,3 |
+ 13,7 % |
Bases de données (Abacus)
|
20,7 |
20,4 |
+ 1,5 % |
Solutions de gestion de données (DMS)
|
4,1 |
2,4 |
+ 70,8 % |
Source : Doubleclick, avril 2005 |
Grâce à ce nouveau client, l'éditeur américain ambitionne de stimuler les revenus générés par ses outils d'adserving, qui souffrent par ailleurs de l'arrivée sur le marché de solutions concurrentes moins chères
(lire l'article du 22/02/2005). Cette activité, qui représente 41,5 % du chiffre d'affaires de la société, s'est inscrite en baisse de 4,8 % sur un an au premier trimestre 2005. Les outils de gestion des campagnes de liens publicitaires ont, en revanche, fortement progressé sur la période (+ 50,5 %). Mais ils représentent seulement 8,2 % du chiffre d'affaires de Doubleclick.
Pour le trimestre en cours, la société américaine table sur un chiffre d'affaires compris entre 71 et 77 millions de dollars, dont près de 40 % imputables aux solutions d'adserving, et sur un résultat net compris entre -0,02 et 0,02 dollar par action. A la clôture de la Bourse américaine, le 21 avril dernier, l'action Doubleclick restait inchangée par rapport à la veille à 8,56 dollars. Elle a gagné 10,54 % depuis le début de l'année.
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