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Sommaire E-PME |
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Avec 5000 euros, le toulousain TLSE a amorcé son succès online |
Ouverte en septembre 2005, cette boutique en ligne de T-shirts aux couleurs de la ville rose a aujourd'hui les moyens de se développer offline. Histoire.
(27/01/2006) |
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Les cas de petites entreprises qui tirent avantage de la compétitivité
numérique en s'affichant sur le Web se multiplient à très grande vitesse. Selon une étude BNP Paribas Lease Group,
52 % des PME françaises disposent d'un site Internet en
2005 (lire l'article
du 25/01/06). La démarche de création d'une start-up est,
en revanche, beaucoup plus rare. Et pourtant, l'e-commerce est
souvent plus facile à gérer que le commerce de détail. Pour
preuve, le parcours Web de TLSE.com, boutique en ligne
de T-shirts originaux, ouverte en septembre 2005.
TLSE est une marque de la société Midi Ecart, S.A.R.L. créée
en septembre 2003 sur fonds propres par Isabelle Bernardini.
"TLSE est une marque axée autour des thématiques symboles de
la ville de Toulouse, c'est une marque identitaire. Ouvrir un
magasin en ville me paraissait beaucoup trop risqué en termes
de retour sur investissement, explique la gérante de Midi Ecart.
C'est pourquoi nous avons choisi de tester le concept et les
marques en premier lieu sur Internet."
Première
étape : trouver une adresse URL. Le hic : ni TLSE.fr
ni TLSE.com ne sont disponibles. Heureusement, le propriétaire
de TLSE.com - un Russe - est prêt à revendre son nom
de domaine, pour la modique somme de 400 dollars, montant négocié
par une société américaine. Ce sera donc une adresse en dotcom,
"idéal pour s'ouvrir à l'international dans le futur", note
malicieusement Isabelle Bernardini.
Deuxième étape : concevoir et réaliser le site. C'est à
ce moment que "les compétences de membres de la famille dans
l'informatique et le développement Web" se révèlent très utiles,
complétées bien sûr par un savoir-faire professionnel :
celui de BackControl, prestataire spécialisé e-commerce qui
édite une suite logicielle de gestion de contenu. Résultat :
un site de vente proposant des fonctionnalités de catalogue
interactif, une newsletter, un formulaire de contact, la possibilité
de gérer son panier d'achat et de payer en ligne via le paiement
sécurisé Cybermut du Crédit Mutuel. Le tout pour 5.000 euros.
Coût
du projet Web : 5.000 euros |
"Le site est entièrement administré en interne, ce qui nous
permet de le mettre à jour au gré des nouvelles collections
ou gammes de produits, soit deux à trois nouveautés par mois",
indique Isabelle Bernardini. Outre TLSE, Midi Ecart a déjà lancé
deux nouvelles marques - 31 by TLSE et Ville Rose -
et prévoit de mettre en ligne très prochainement une collection
pour bébés et des accessoires. Actuellement, le catalogue compte
70 références.
Troisième étape, sans doute la plus épineuse : promouvoir
le site. Orchestrée par BackControl, la campagne de référencement
payant sur Google - 5.000 euros investis sur 150 mots clés -
n'a pas obtenu d'excellents résultats. "Nous sommes encore en
période de test, confie Isabelle Bernardini. Nous commençons
à peine à maîtriser le système. Par ailleurs, nous ne disposons
pas d'une enveloppe budgétaire suffisante pour le Web, la majorité
de notre plan média étant consacré à la publicité offline, inévitable
pour une marque de proximité." De fait, c'est la couverture
locale - reportages sur France 3 Sud et M6 qui a réellement
révélé la marque aux Toulousains, la cible première de TLSE.
2.000
ventes en ligne en cinq mois |
TLSE.com reçoit actuellement entre 800 et 1.000 visites par
jour. Cinq mois après l'ouverture, plus de 2.000 ventes ont
été réalisées via la boutique en ligne, pour un panier moyen
légèrement supérieur à 50 euros (prix d'achat à partir duquel
la livraison est gratuite). La clientèle est composée à 85 %
de Toulousains, à 10 % de frontaliers de la ville rose,
et 5 % d'expatriés toulousains sur l'ensemble du territoire
national. Des premières ventes qui ont permis très rapidement
à la société d'ouvrir un show room dans ses locaux, 350 m² aux
portes de Toulouse, faisant ainsi passer la part du Web dans
le chiffre d'affaires de 100 % à 50 % aujourd'hui.
"Pour une marque fortement identitaire, il n'est pas possible
de se passer d'une enseigne physique. C'est pourquoi nous allons
ouvrir une boutique à Toulouse d'ici l'été. La part d'Internet
dans les ventes 2006 devrait alors baisser à 20 %, explique
la gérante de Midi Ecart. Toutefois, il est hors de question
d'abandonner ou de laisser en jachère le site. Aujourd'hui il
fonctionne très bien, nous en maîtrisons la gestion, nous allons
donc continuer à utiliser ce canal de vente."
Midi Ecart entend notamment poursuivre ses campagnes de référencement
payant, nouer des partenariats avce des portails locaux comme
Sudissimo.com, mettre en place sur le site des jeux concours,
et surtout exploiter le potentiel commercial de sa newsletter,
qui compte aujourd'hui près de 2.500 adresses opt-in.
La PME toulousaine emploie aujourd'hui trois personnes (sa gérante,
un graphiste et un administratif) et sous-traite une partie
de la production de ses collections. Entièrement autofinancée
à hauteur de 8.000 euros, Midi Ecart devrait atteindre la rentabilité
dès son premier exercice. Un beau pied de nez aux banquiers
qui ont refusé de financer la start-up, "encore frileux face
aux projets Internet", confie Isabelle Bernardini. |
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