La télévision mobile cesse peu à peu d'être
une utopie pour devenir réalité. Et les expérimentations
en cours annoncées par le Cnes (Centre National d'Etudes
Spatiales), l'équipementier Alcatel et l'opérateur
mobile Orange sont de nature à y contribuer. Cette nouvelle
solution, testée dans la région toulousaine, devrait
permettre à terme de couvrir tout le territoire en "télévision
mobile", la télévision accessible depuis
n'importe quel terminal mobile compatible (voir le reportage).
C'est que le projet est particulièrement complexe. Aujourd'hui,
la télévision mobile existe déjà
sur les réseaux 3G,
c'est-à-dire les réseaux de téléphonie.
Ce qui pourrait poser problème quand les offres seront
plus développées : avec plusieurs millions
de clients, les réseaux pourraient en effet être
rapidement saturés. La parade semblait avoir trouvée
avec le développement de nouveaux réseaux, utilisant
la technologie DVB-H.
Les résultats des premières expérimentations
ont néanmoins montré que cette technologie avait
ses limites. Tout d'abord, le déploiement de ces réseaux
de broadcasting (multipoints) est coûteux. Et, surtout,
la qualité de l'image baisse fortement à l'intérieur
des bâtiments.
L'idée est donc venue d'associer ces futurs
réseaux DVB-H, qui a priori ne connaîtront pas
de problème de saturation et permettront l'interactivité
avec le téléspectateur en se raccordant aux réseaux
télécoms, à des solutions par satellite.
Les premières expérimentations sont donc menées
par le Cnes, Alcatel et Orange, qui seront rejoints par la suite
par Eutelsat. Elles se poursuivront au-delà du mois de
septembre, alors qu'elles devaient, à l'origine, s'arrêter
après l'été.
Dans un communiqué de presse conjoint, Alcatel, Orange
et le Cnes expliquent que "l'objectif de cette expérimentation
est d'évaluer techniquement, en complément des
travaux de laboratoire en cours, certains paramètres
clés du concept de diffusion hybride satellite et terrestre
en bande S, tels que l'impact de la forme d'onde sur la qualité
de la transmission, le bilan de liaison, la diversité
d'antenne, les codes de correction d'erreurs et l'utilisation
d'une fréquence commune pour les parties satellite et
terrestre de la solution."
Les fréquences, point crucial de cette future télévision
mobile, doivent justement toujours être attribuées
par le CSA. Maintenant que les expérimentations sur le
satellite sont en cours et que le problème de la couverture
pourrait ainsi être réglé, le sort, et surtout
la date de lancement officiel de la télévision
mobile en broadcasting dépendent plus que jamais du Conseil
supérieur de l'audiovisuel et de la classe politique,
qui doit réviser la loi sur les obligations des diffuseurs
en matière de protection du public à la rentrée
(lire l'article
du 06/03/2006). |