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JDN.
Quels sont pour vous les éléments marquants du premier semestre, qui ont eu des répercussions importantes pour Internet et la communication en ligne ?
  Pierre Calmard et Philippe Seignol. Le coup de tête de Zidane ! On le retrouve sous toutes ses formes sur le Web, sur YouTube et autres, et à ce titre il est symptomatique du phénomène marquant de l'Internet en 2006. Ce phénomène, c'est le Web en tant que forme et moyen d'expression pour la communauté. Trois grandes tendances liées à cela se dégagent depuis le début de l'année.
Tout d'abord, l'émergence massive du Web collaboratif ou Web 2.0. Cela veut dire plusieurs choses : les consommateurs prennent la parole, sur MySpace, YouTube, Flickr, dont on parlait très peu il y a un an, et sur les blogs qui se développent à grande vitesse ; ils produisent du contenu, et orchestrent eux-mêmes les contenus qu'ils veulent consommer avec la VoD, les podcasts, les RSS
YouTube a aujourd'hui une audience supérieure à celle de MTV ! Moralité, ce qui était un phénomène réservé aux nerds est devenu un phénomène de masse.
En retour, la deuxième tendance, c'est que les médias s'approprient le contenu produit par les utilisateurs. C'est la logique de TF1, qui a lancé Wat.tv, ou de Skyrock. La revente de Skyrock à un fonds d'investissement, d'ailleurs, s'est faite essentiellement sur la valorisation de son contenu collaboratif. Les médias commencent à bien appréhender la parole du consommateur, ce que la télé réalité avait en fait déjà commencé à faire.
Enfin, les marques commencent à utiliser ces nouvelles possibilités pour peaufiner leur marketing. Xbox se sert depuis longtemps des influenceurs pour développer sa communication et faire en sorte que le consommateur devienne son porte-parole. Le marketing viral n'est qu'une illustration de cette logique. Même en marketing politique, on voit l'émergence de cette tendance. La preuve avec Désirs d'avenir.
Quels changements cela va-t-il entraîner sur le secteur dans les prochains mois ?
Probablement, cela va se traduire par un effort des marques, qui vont essayer de booster leur marketing avec cette nouvelle dimension collaborative. Elles vont vouloir utiliser les contenus des internautes, et chercher dans le grand public des sponsors individuels pour les représenter. Nokia, par exemple, en Suède, prête du matériel à des blogueurs afin qu'ils deviennent les porte-parole de la marque. Cette logique est en fait vieille comme le monde. Le média ultime, depuis toujours, c'est l'individu, c'est-à-dire le bouche-à-oreille. Pourquoi utiliser des médias dans une logique de branding alors que les individus peuvent le faire à leur place ? Notre propos est certes caricatural, mais il est vrai qu'auparavant, les marques cherchaient des porte-parole emblématiques et connus, alors qu'elles auront plus tendance à l'avenir à se tourner vers des gens moins "stars", mais qui exercent une action dans leur propre communauté.
Comment Isobar va-t-elle accompagner ces tendances ?
Le marketing communautaire va devenir un des piliers de la communication. Cette dimension particulière du consommateur, on ne peut plus l'ignorer et il va falloir apprendre à l'exploiter pour le compte de nos annonceurs. Nous allons monter des opérations de communication beaucoup plus larges, pour déployer des logiques marketing qui vont au-delà du choix d'un média plutôt qu'un autre. Sur le contenu, aussi, nous raconterons une histoire beaucoup plus large autour du produit. Dans les prochains mois, nous passerons donc à la vitesse supérieure. Nous allons accompagner ce mouvement de façon surprenante et originale, qui tranchera avec les pratiques habituelles.
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