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Franck Leprou : "Les DRM ont constitué des freins à l'achat de musique sur les sites de téléchargement légal"
Fnac Music propose depuis quelques jours deux titres de musique en téléchargement payant sans DRM. Le directeur général de Fnac Direct détaille les conditions légales et commerciales qui encadrent cette initiative.   (25/10/2006)

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 Fnac Direct
 Frank Leprou
Dossier Musique
JDN. Vous avez mis en vente deux titres de musique sans DRM, pouvez-vous expliquer les raisons de cette initiative ?
Franck Leprou. Nous voulons donner au consommateur une plus grande liberté dans sa consommation de musique. Cette offre de deux titres de musique en téléchargement payant sans DRM permet en effet un transfert et une écoute sur tous les supports. Car aujourd'hui, force est constater qu'il existe un nombre important de contraintes liées d'une part aux différents formats des titres musicaux, et d'autre part, aux transferts de l'ordinateur au baladeur numérique. En outre, nous nous trouvons dans un contexte où chacun des acteurs essaye de tirer la couverture à soi, avec un certain nombre de formats propriétaires. Les DRM ont été développées à l'origine pour protéger les ayants droit du piratage, mais aujourd'hui nous constatons que le piratage n'a pas diminué. En revanche, les DRM ont d'une certaine manière constitué des freins à l'achat de musique sur les sites de téléchargement légal.

Mais nous ne sommes cependant pas anti-DRM, nous proposons d'ailleurs l'album complet avec DRM et les deux titres sans DRM, étant donné qu'il ne s'agit pas de la même maison de disque. Une parfaite coexistence entre les deux offres est tout à fait possible sur notre site. Ces deux titres sont mis en vente au prix de 0,99 euro, et nous assurons la rémunération de la maison de disque, de l'artiste, et des sociétés d'ayants droit telles que la Sacem et la SCPP. Nous indiquons donc aux internautes que ces titres offrent la possibilité d'être téléchargés et transférés librement sur tous les baladeurs et les ordinateurs, ainsi que gravés dans le cadre de la copie privée. Nous nous inscrivons donc totalement en accord avec la loi existante.

 Quel a été l'accueil de cette offre par les consommateurs ? Ce débat n'est-il pas un peu complexe pour eux ?
Nous ne souhaitons pas communiquer de chiffres précis, mais nous enregistrons un nombre de téléchargements très encourageant : les consommateurs viennent bien sur notre site pour acheter et télécharger ce titre. Nous savions que les consommateurs étaient demandeurs de ce type d'offres, car nos télé-agents qui assurent la relation client du site nous remontaient que les problèmes de standards et de DRM étaient très difficiles à comprendre pour nos clients et représentaient un problème majeur.

Quant au débat sur les DRM, il était en lui-même très peu clair : cette complexité préexistait déjà pour les consommateurs avec la coexistence de plusieurs formats numériques, de lecteurs compatibles ou non, un nombre limité de gravages qui diffèrent d'un titre à l'autre… Cette initiative répond justement à un souci de simplification de l'offre. Désormais les internautes n'ont pas plus de problème que s'ils avaient acheté leur CD en magasin. D'autre part, l'encodage au format MP3 nous a également permis de les proposer en 256 Kbits/s ce qui représente une qualité de son supérieure, par rapport à l'encodage de Kbits/s pour le format WMA qui comprend la DRM de Windows.

Comptez-vous progressivement enrichir votre offre de titres proposés sans DRM et notamment convaincre les majors ? Avez-vous eu des retours de leur part ?
Nous avons travaillé plusieurs semaines au développement de ce projet. Pour mener à bien cette initiative, il nous fallait trouver un partenaire qui veuille bien se lancer avec nous, sur un titre très visible, et la maison de disque Believe a notamment été très dynamique dans ce projet. Les deux titres musicaux "U-Turn" de Lili et "Mister K" de AaRON, extraits de la bande originale du film "Je vais bien, ne t'en fais pas", bénéficient d'un très grand succès radiophonique. Mais il ne s'agit pas d'une action ponctuelle, nous espérons développer l'offre et promouvoir ce marché. Nous sommes ouverts à toutes les maisons de disques qui voudront proposer la vente de leurs albums et de leurs titres sans DRM.
Nous discutons actuellement avec toutes les majors, mais nous n'avons pour l'heure pas encore de proposition concrète de leur côté, ce qui est plutôt logique, car elles sont pilotées hors de France et le processus d'obtention d'un accord pour nous accompagner dans cette initiative peut être plus long. Elles s'interrogent sur la pertinence de cette offre, du nombre de téléchargements payants, et ont besoin d'être rassurées sur le fait qu'elles percevront une rémunération juste.

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 Fnac Direct
 Frank Leproux
Dossier Musique
Mais nous sommes également nous-mêmes confrontés au problème du piratage, aux questions de diversité culturelle et de création artistique. Le nombre des téléchargements que nous enregistrerons pourra ainsi répondre à ces interrogations. J'espère bien que nous aurons à moyen terme des hits et des albums de musique des majors. Nous connaissons le nombre de fichiers téléchargés illégalement, et nous pourrions imaginer multiplier par 10 ou par 100 le nombre de titres de musique que nous vendons actuellement en téléchargement légal.
 
 
Solveig Emerard-Jammes Sommaire e-Commerce
 
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