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E-Commerce |
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L'ex PDG
d'AOL France prend la direction d'un Sarenza en pleine crise |
Sur décision
des actionnaires, Stéphane Treppoz prend la tête du vendeur de chaussures en ligne.
Les trois co-fondateurs quittent l'entreprise. Parmi eux l'ex PDG Francis Lelong,
qui veut attaquer en justice les fonds d'investissements pour s'être fait évincer.
(14/03/2007) |
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PDG d'AOL France entre 1998 et 2004, Stéphane Treppoz revient aux affaires sur
Internet comme directeur général du vendeur de chaussures en ligne
Sarenza.com. Son rôle : remettre sur les rails la jeune entreprise qui traverse
actuellement une période de crise. En effet, l'ancien PDG du site veut
attaquer les fonds d'investissements pour s'être fait débarquer brutalement.
Depuis sa création en octobre 2005, tout est allé très vite pour Sarenza.
Financé à ses débuts par des business angels, la start-up, créée par trois anciens
du vidéoclub en ligne Glowria, réalise très vite son premier tour de table. En
décembre, Galileo Partners injecte 2 millions d'euros pour créer l'équivalent
europeéen de Zappos.com. A cette époque, le site américain est en plein
boom et réalise un chiffre d'affaires de 370 millions d'euros en 2005. En août
2006, Sarenza procède à une nouvelle levée de fonds de 4 millions d'euros pour
financer son développement international. Cette fois, Galileo est accompagné de
la Société Générale Asset Managment (SGAM) qui apporte 3 millions. L'objectif
est alors d'atteindre les 300 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2010 (lire
notre article Sarenza
lève 4 millions d'euros pour viser l'international, du 29/08/06).
"Sarenza a connu un
démarrage difficile", explique un investisseur proche du dossier. "Des erreurs
ont été faites à tous les niveaux, aussi bien dans la politique d'achats que sur
les investissements technologiques, et pour couronner le tout des tensions sont
apparues entre dirigeants. Ils ne se parlaient plus depuis plusieurs mois." En
un peu plus de douze mois, la société a déboursé 5 millions d'euros, et la
situation inquiète les actionnaires. En fin d'année dernière, les actionnaires
font appel à Stéphane Treppoz pour réaliser un audit de l'entreprise. Il en conclut
que le business model est bon, mais mal mis en pratique. "Ce qui fait la différence
dans une société, ce n'est pas la vision stratégique, mais l'exécution de cette
stratégie", explique-t-il. A la fin de la mission, les actionnaires lui proposent
de reprendre les rênes de l'entreprise.
"Soit
Stéphane Treppoz acceptait, soit nous mettions la clé sous la porte" |
Selon Joël Flichy, président de Galileo, la situation est alors simple
: "Soit Stéphane Treppoz acceptait, soit nous mettions la clé sous la porte. Mais
nous ne pouvions continuer à financer aux vues des résultats." Une fois Stéphane
Treppoz décidé à reprendre du service dans une start-up, ils conviennent de remettre
au pot et de le faire entrer au capital. "Une condition sine qua non à mon arrivée
dans la société", déclare-t-il. Trois millions d'euros doivent donc être
prochainement apportés à Sarenza par les deux fonds d'investissement pour lui
donner un second souffle. Entre temps, le PDG Francis Lelong est démis
de ses fonctions. Et les deux autres co-fondateurs choisissent de démissionner.
Aujourd'hui, le désormais ex-PDG de Sarenza a décidé d'assigner en justice Galileo
et la SGAM pour la méthode employée à l'occasion de ce qu'il estime être un coup
de force des fonds d'investissement. "Ils ont obtenu des membres du conseil d'administration
qu'ils signent une convention pour nous révoquer et préparer l'arrivée d'une nouvelle
équipe et son entrée dans le capital, sans même que nous ayons été au courant.
Tout cela à partir d'un audit réalisé par une personne voulant notre place", clame-t-il.
"Un mandataire ad hoc nommé pour faciliter les discussions a été
témoin de toutes les décisions prises par le conseil d'administration et tous
les actionnaires ont signé, y compris deux des trois cofondateurs, seul Francis
Lelong a refusé. Sans un nouvel apport, la société mettait la clé sous la porte
dans les deux mois qui viennent, et Francis Lelong n'a pas apporté de nouveaux
investisseurs", rétorque Joël Flichy. Au milieu des batailles de procédures,
Stéphane Treppoz a mis en place sa nouvelle équipe. "Mes priorités sont de renégocier
les contrats de logistique, revoir le marketing, travailler sur le référencement
et définir une nouvelle politique d'achat", explique le nouveau patron, qui va
commencer par internaliser le service client. Les ambitions internationales sont
remises à plus tard. Déjà, la société va commencer par essayer d'améliorer ses
marges. "Aux Etats-Unis, le marché de la chaussure sur Internet pèse 3 milliards
de dollars, nos perspectives sont bonnes", assène l'ex PDG d'AOL. |
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