Free toujours plus bénéficiaire en 2006. Iliad a vu son bénéfice net gagner 79,9 %, à 123,9 millions d'euros -malgré des dépenses marketing en hausse de 60 % - contre seulement 69 % l'année précédente. En revanche, la progression du chiffre d'affaires ralentit. Elle est de 31,2 %, à 950 millions d'euros, contre 47 % en 2005. Le développement des services optionnels à valeur ajoutée de la Freebox, au coeur de la stratégie de la maison mère de Free, explique en partie cet écart. L'opérateur comptait 2,27 millions d'abonnés haut débit fin 2006, et vise 2,8 millions en 2007.
Sa stratégie en matière de diffusion de contenu ne devrait pas évoluer, malgré le changement prochain de directeur général. Michaël Boukobza va en effet quitter le groupe d'ici l'été, pour suivre des "projets personnels" (il a tenu à préciser qu'il ne s'agissait pas d'une expression creuse et qu'il n'avait pas de différends avec le PDG Xavier Niel). Il sera remplacé par Maxime Lombardini, venu de TF1. "Il ne faut pas voir dans cette arrivée une inflexion stratégique", a indiqué Michaël Boukobza. Nous revendiquons le droit de n'être que distributeur, et non producteur de contenus."
Iliad va cependant faire des choix technologiques. Le groupe a ainsi affirmé ne pas être candidat à l'obtention de la 4ème licence UMTS, en raison du prix de 619 millions d'euros jugé trop élevé. Il a néanmoins précisé que sa position serait susceptible d'évoluer si le paiement de cette somme était étalé, ou s'il trouvait un partenaire, de préférence industriel, pour en supporter le coût. Les candidatures doivent être déposées avant la fin juillet 2007. A défaut d'UMTS, Iliad pourrait se tourner vers le Wimax, dont il possède la seule licence nationale. Des tests devraient être menés avec cette technologie en zone urbaine à la fin de l'année.
Sur la fibre optique, Free annonce qu'il lancera en juin son offre commerciale, avec un abonnement de 29,99 euros par mois.
L'opérateur fournira un débit de base de 50 Mbits en réception, sans préciser le débit en émission. S'appuyant sur l'opérateur CitéFibre, racheté en octobre, (lire Free rachète CitéFibre, du 23/10/06), le plan fibre de Free devait alors couvrir Paris sous deux ans, moyennant un effort de 300 millions d'euros.
| Une couverture fibre réduite |
En revanche, à plus court terme, Free a quelque peu changé son programme, avec des investissements et une zone de couverture revus à la baisse. L'opérateur investira finalement 160 millions d'euros pour 2006/2007, et ne "fibrera" dans un premier temps que le sud et l'est de la capitale. Un plan à court terme a priori moins ambitieux que ceux de ses concurrents Orange (lire le dossier sur l'offre fibre optique d'Orange, du 15/02/07) et Neuf Cegetel (lire Neuf lance la fibre optique, du 08/03/07). Free vise 30.000 abonnés à la fibre en 2007.
Iliad a également fait le point sur des rachats possibles. Concernant celui de Club Internet, que veut céder Deutsche Telekom (lire Que vaut Club Internet ?, du 05/03/07), le groupe a dit avoir participé à un premier tour d'offres, "comme nous l'avions fait pour AOL", précise le directeur financier Olivier Rosenfeld. Pour sa part, Michaël Boukobza a minimisé l'importance des positions relatives des 3 opérateurs leaders en France, indication peut-être que Free ne rachèterait pas Club Internet ?
A propos cette fois de son propre rachat, le directeur général a qualifié de "rumeurs" l'offre de rachat du fonds d'investissement Cinven, propriétaire de Noos-Numericable (lire Vers une OPA de Noos-Numericable sur Free ?, du 13/02/07). Iliad n'aurait pas encore besoin de se tourner vers des capitaux extérieurs, selon son directeur général, ajoutant cependant que "si une offre impossible à refuser se présentait à Xavier Niel, il ne la refuserait pas." |
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