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Florent Fremont
Développeur
Netvibes |
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Florent
Fremont (Netvibes)
"Il y a une réelle dynamique derrière le terme Web 2.0"
Le portail Netvibes repose entièrement sur les technologies d'agrégation de contenus. Tour d'horizon avec un spécialiste des interfaces riches.
03/01/2006 |
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JDN Développeurs. Quels sont vos technologies de prédilection ?
Florent Fremont.
Développeur de formation, je travaille depuis environ
six ans dans le domaine des applications Web. Je me suis
d'abord spécialisé dans Flash de Macromedia qui offre
depuis quelques années déjà la possibilité de développer
des interfaces dites riches. L'arrivée d'Ajax m'a permis
de mettre à profit mon expérience et mon savoir-faire
sur les interfaces utilisateur, et ceci avec des technologies
standards. J'interviens le plus souvent sur la partie
cliente de l'application, sur laquelle je porte un grand
soin à l'expérience utilisateur ; je mets en avant la simplicité
et l'usabilité.
Quel est l'objectif de Netvibes ?
C'est une page d'accueil
personnalisable sur laquelle on peut rassembler du contenu
et des services Web. Grâce à un système de
modules facilement paramétrables et déplaçables, vous
pouvez créer une page pour surveiller depuis
un seul endroit tout ce qui vous intéresse. Du contenu
avec les flux RSS, bien sûr, mais aussi une multitude
de services tels que la météo, les podcasts, vos derniers
e-mails reçus ou bien vos favoris. Votre page est accessible
depuis n'importe quel ordinateur connecté.
Quelle est l'impulsion, technique
ou autre, qui a rendu son développement possible ?
D'un point de vue technique, les méthodes de développement
type Ajax ont beaucoup aidé. Pouvoir sauvegarder
les changements de l'utilisateur de manière transparente,
sans rechargement de page, est un vrai plus pour ce genre
d'interface.
La modification de l'interface à la volée grâce à la manipulation
du DOM apporte aussi une souplesse nouvelle pour les pages
Web.
Enfin la multiplication des APIs disponibles pour les différents
services Web a également été un facteur déterminant.
L'idée de Netvibes partait aussi d'un besoin : la surabondance
de contenus disponibles et la multiplication des services
auxquels on s'abonne rendait la consultation de ces
derniers fastidieuse.
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Les
méthodes Ajax sont un vrai plus pour les interfaces
Web" |
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Quel est le soubassement technique
de Netvibes ?
Netvibes repose à l'heure actuelle sur une architecture
LAMP, PHP et MySQL côté serveur donc. La partie cliente
utilisant beaucoup de JavaScript, avec les technos XHTML,
DOM, CSS et XML. Nous n'utilisons pas encore les frameworks
les plus courantes comme Prototype
ou Atlas [NDLR : futur framework Ajax par Microsoft],
mais c'est amené à évoluer. Pas d'outils de développement
particulier.
Utilisez-vous d'autres techniques
que les APIs et flux RSS/Atom pour récupérer les contenus
tiers ?
Nous utilisons principalement les APIs - publiques ou non,
selon partenariat - et les flux RSS/Atom. Nous utilisons
aussi les protocoles Pop3/Imap pour récupérer la liste
des derniers mails reçus.
Quels
ont été les principaux problèmes rencontrés lors de la
conception de Netvibes, et comment les avez-vous résolu
?
La compatibilité entre les navigateurs reste toujours
problématique. Même si les technologies utilisées sont
a priori standards, il reste toujours des variantes dans
l'exécution et le comportement des scripts ou de la mise
en page. Nous supportons pour l'instant IE, Firefox et
Opera. Le support de Safari devrait faire son apparition
prochainement. L'utilisation de frameworks Javascript
permet d'unifier les méthodes et de développer avec un
code unique indépendamment des navigateurs.
Le chargement des flux RSS/Atom à été plutôt hasardeux
au départ, il fallait jongler avec la multitude de formats
et de versions des flux, sans compter les flux pas toujours
standards de certains blogs ou sites. Aujourd'hui, cette
partie du service est plutôt stable.
Avec le système de modules, il a fallu aussi mettre en
place un système de chargement dynamique des fichiers
Javascript. Selon les modules installés sur votre page,
vous ne chargez ainsi que le code prévu pour ces petites
applications.
Votre site est destiné au
grand public, mais reste assez technique : quel est le
profil de vos utilisateurs ?
Effectivement, il reste assez technique pour l'instant.
Maintenant que nous avons validé la techno et le fonctionnement
global de l'application, nous travaillons sur la version
1.0 qui sera plus abordable pour l'internaute moyen. Nous
prévoyons plus d'explications, des bulles d'aide, une
recherche de flux par mots clés ou une fonction d'autodécouverte
pour récupérer les adresses des flux automatiquement en
entrant l'URL d'un site internet.
L'utilisation de sigles techniques
comme RSS/Atom a-t-il fait débat ?
Nos utilisateurs sont plutôt au courant du phénomène de
syndication même si beaucoup d'entre eux découvrent cette
techno grâce à Netvibes. Certaines personnes ne comprennent
ce qu'est un podcast qu'une fois ajouté dans Netvibes
avec son lecteur intégré.
Étant clairement positionné
dans la mouvance Web 2.0, que pensez-vous des microformats ?
Les microformats sont une évolution qui me semble naturelle
dans la manière de diffuser de l'information, ils permettent
de fournir du contenu à la fois compréhensible et exploitable
de manière automatisée. Supporter ces différents formats
est donc dans l'intérêt de Netvibes.
Quelle est votre opinion face
à ce mouvement Web 2.0 qui a explosé en 2005 ?
Certains parlent de révolution, d'autres crient à la supercherie,
la polémique là-dessus n'est pas très intéressante. Ce
qui est important, c'est qu'aujourd'hui on arrive à faire
des choses nouvelles, il y a une réelle dynamique derrière
ce terme Web 2.0 et on sent beaucoup de créativité
derrière ces projets. Plus simple, plus rapide, plus efficace,
c'est ce que définit pour moi le Web 2.0, indépendamment
de la technologie employée.
Netvibes est cité comme équivalent
de Google IG et Microsoft Live.com. Qu'implique pour vous
une telle concurrence ?
D'abord, beaucoup d'enthousiasme à côtoyer ces géants.
La concurrence va être sévère et pas seulement avec ces
deux-là. Notre avantage par rapport à Microsoft ou Google,
c'est d'être indépendants : nous ne nous limitons pas
dans le nombre ou le type de service proposés. On peut
ainsi offrir un module de recherche qui propose plusieurs
moteurs différents.
Quelles sont les principales
nouveautés prévues sur Netvibes pour l'année 2006 ?
La mise à disposition d'une API pour les développeurs,
ils pourront ainsi développer leurs propres modules et
les intégrer à Netvibes. Des outils collaboratifs sont
prévus, notamment le partage de sa page Netvibes, et encore
plus de personnalisation. |
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Propos recueillis par Xavier Borderie, JDN Développeurs |
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PARCOURS
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Florent Fremont, 27 ans, est développeur
Web spécialisé en interfaces riches.
2005 Développement de Netvibes
2004 Développeur d'interfaces riches
pour des clients grands comptes chez Nurun
2002 Chef de projet chez Iworks
1999 Développeur indépendant
Formation DUT Informatique à Nantes
Et aussi rédacteur du blog PopNext
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