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INTERVIEW
22/05/2007
Jean-François Mathiot (ServeBox) : "Le passage de Flex à l'Open Source constitue un appel d'air vers la communauté Java"
Comment avez-vous été amené à vous spécialiser dans l'environnement Flex ? A l'origine, ServeBox est une société de services spécialisée dans les environnements J2EE et .Net. Il y a trois ans environ, nous avons été amenés à porter beaucoup de projets autour des RIA [ndlr Rich Internet Applications]. Nous nous sommes alors assez naturellement tournés vers Flex. Nous avons d'abord utilisé la version beta du framework. Par la suite, nous nous sommes spécialisés dans cette technologie. A l'époque, les frameworks de développement d'interfaces riches n'étaient pas nombreux. Il existait assez peu de librairies Ajax. Nous étions très intéressés par les capacités d'intégration de Flex à J2EE. Cette possibilité permettait de réaliser des projets assez conséquents. Quels types de projet avez-vous réalisés ? Au départ, c'était plutôt des développements d'applications métier. Nous avons notamment mis en uvre des projets pour Lombard Odier Darier & Hentsch ou Cegedim. C'est une tendance logique dans la mesure ou les Rich Internet Applications représentent une alternative aux applications client/serveur plus coûteuses.Dans un premier temps, nous nous sommes limités à de la prestation de développement pure. Il existait assez peu d'outils associés. Nous avons essuyé les plâtres. Nous avons amorcé l'élaboration de librairies qui se sont étoffées. Nous les améliorons. Nous avons réalisé un refactoring de ces codes en vue de les packager. Nous livrons désormais un certain nombre d'outils à nos clients au fil des projets.
Cette boîte à outils permet de structurer les développements. Elle permet d'accélérer, de rationaliser les travaux, mais également de faciliter ensuite la maintenance en apportant un cadre clair. Cette démarche de structuration est un point de passage obligé. Elle conditionne la maîtrise des coûts et de la productivité des développements. Quels sont les différents outils que vous avez élaborés ? Nous proposons d'abord une librairie d'utilitaires de bas niveau pour manipuler les données, manipuler des listes, des chaînes, des tableaux... Elle comprend un outil de séréalisation pour comparer les données. Ensuite, nous disposons d'un framework pour créer des squelettes d'applications en fonction de leurs caractéristiques. Il est basé sur un micro modèle MVC. Il permet d'être plus efficace en synchronisant les différents écrans, et en assurant un couplage lâche entre le client et le serveur. Nous avons également conçu un ensemble d'outils pour des enjeux de plus haut niveau, comme la recherche en texte plein dans une liste, la localisation d'applications ou encore des dispositifs visant à mieux maîtriser les flux de navigation au sein d'une interface. Enfin, nous développons une librairie pour structurer des services Java et orchestrer les liens entre le client et le serveur... Notez que nous avons récemment passé une partie de ces codes en Open Source en vue de dynamiser cette offre. Que pensez-vous de l'arrivée de Microsoft sur le créneau des RIA avec Silverlight notamment ? L'émergence de Microsoft dans ce domaine est plutôt un bon signe de notre point de vue. La compétition est saine sur ce terrain. Microsoft contribue aussi à faire connaître cette nouvelle approche, ce qui est bon pour nous. Quels sont les avantages et les inconvénients de Flex ?
Le récent passage en Open Souce du SDK Flex et du compilateur est un point fort. Il va permettre de renforcer la communauté des développeurs Flex. C'est aussi un appel d'air vers la communauté Java car le compilateur est écrit dans ce langage. L'environnement d'exécution de Flex, le Flash Player, est aussi le premier lecteur déployé avec un excellent niveau de pénétration. Pour les applications de dimension modeste Flex offre par ailleurs un bon niveau de productivité. Parmi les points encore à améliorer, on note un certain manque en matière de librairies. On peut évoquer les injections de dépendance par exemple. Un déficit qui est dû à une certaine faiblesse de la communauté. Mais les choses devraient changer avec le passage à l'Open Source. Le Flash Player mérite aussi d'être amélioré en termes de performance d'exécution pour tendre vers la qualité du client lourd. Beaucoup de progrès ont déjà été faits. Les composants boggent de moins en moins, et les erreurs d'architecture et le manque d'API qui caractérisaient les premières versions tendent à disparaître. Jean-François Mathiot est le Directeur R&D de ServeBox
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