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Interview
 
10/12/2007

Richard Piacentini et Laurent Julliard (Nuxos) : "Avec JRuby, un existant Java devient exploitable dans Ruby on Rails"

A l'occasion de la conférence "Paris on Rails" 2007 qui se tenait le 10 décembre à la Cité des Sciences et de l'Industrie à Paris, ses organisateurs ont fait le point sur Ruby on Rails, et son adoption en France.
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Richard Piacentini et Laurent Julliard (Nuxos)
 
 
 

Quels sont les points forts du framework Ruby on Rails ?

Après 10 ans de développement d'applications Web avec des logiques métier fortes, on s'est retrouvé avec une véritable cacophonie au niveau des frameworks, les composants partant un peu dans tous les sens. Face à cette problématique, Rails propose un cadre reposant sur le modèle MVC, Modèle Vue Contrôleur. L'idée était d'appliquer ce modèle de développement qui a fait ses preuves à l'univers de la programmation Web.

Ecrit en Ruby, Rails a donc proposé de couvrir ces trois couches. D'où sa qualification de full-stack application framework. C'est d'ailleurs pour cette raison que David Heinemeier Hansson, le créateur du framework, a indiqué qu'il n'avait rien inventé de nouveau. Ruby on Rails agrège des bonnes pratiques en les intégrant à un outil de façon cohérente.

Où en est la réflexion du projet autour du développement d'applications Web accessibles en mode déconnecté ?

Rails répond aux besoins du marché des portails et des applications Web, intranet et extranet. Le framework intègre une suite de librairies. C'est un socle sur lequel il est possible de développer des plug-ins. Aujourd'hui, nous en comptons environ 200. Il serait tout à fait envisageable d'en élaborer un pour prendre en compte le mode déconnecté. Sur le plan des applications Internet riches, Ajax est déjà présent dans le framework. Il n'en reste pas moins vrai que les débats au sein du projet portent en ce moment moins sur les couches "Modèle" et "Contrôleur" que sur la couche "Vue". Mais cette question dépasse largement Rails, et concerne l'ensemble des plates-formes.

Comment l'évolution de Rails est-elle envisagée à court terme ?

Avec la prochaine version, l'idée est d'extraire le maximum d'éléments du framework pour en faire des plugins, et faire en sorte que le noyau soit le plus léger possible. L'objectif est de faciliter sa maintenabilité. C'est là la grande ligne d'évolution pour 2008. ActionWebService qui permet de réaliser des appels XML RPC et de gérer les messages SOAP va par exemple être sorti du framework.

Sun sponsorise la conférence Paris on Rails cette années. Comment cet acteur se situe-t-il vis-à-vis du projet ?

"JRuby permet de reprendre des classes Java dans une application Ruby"

Le buzz généré par Rails a entraîné l'apparition de clones, notamment PHP et Python. Des développeurs ont également travaillé au portage de Ruby sur la machine virtuelle Java. Il s'agit de Charles Oliver Nutter et Thomas Enebo. C'est le projet JRuby. Conscient des potentialités de Rails et des limites de ses propres outils de développement, Sun a décidé de les embaucher. C'est très intéressant, dans la mesure où avec JRuby il devient possible de reprendre des classes Java dans une application Ruby via Rails. Plusieurs grandes entreprises s'intéressent déjà à cette initiative, notamment des banques du Luxembourg.

Sun a déjà étendu NetBeans en y ajoutant des greffons pour Ruby on Rails. On note une initiative équivalente chez Microsoft qui a pour but de porter Ruby sur l'infrastructure .Net et la CLR [ndlr Common Language Runtime]. Même démarche du côté d'Apple qui supporte Ruby on Rails dans le système Leopard lorsqu'on installe son kit de développement.

Quel est aujourd'hui le public de Paris on Rails ?

Parmi les inscrits, on compte à la fois des start-up qui privilégient des environnements de développement rapide, mais également des grandes entreprises qui s'intéressent de plus en plus à Rails, notamment au travers de cellules de veille et de projets de prototypage. Beaucoup de sites Web reposent sur Rails. C'est le cas du site de vidéos Eyeka, des sites du Figaro Madame et de la partie shopping du Nouvel Obs.

Au niveau des grandes entreprises, la banque RBC Dexia a récemment adopté Ruby on Rails. Cette société a réalisé le déploiement d'une vingtaine d'applications depuis le mois de septembre dernier. Un rythme de livraison jamais atteint au sein de cette banque. Il est clair que l'arrivée de JRuby est très intéressant pour les structures d'une certaine taille. Il permet en effet d'adopter Rails tout en étant capable de reprendre l'existant Java, et de s'y intégrer. Le changement peut ainsi s'effectuer en douceur.

Qu'en est-il des développeurs Rails en France ?

"Nous voulons les pousser à sortir des sentiers battus"

Ils sont toujours très peu nombreux comparé aux pays voisins où la communauté est plus importante. De ce fait, le coût des profils de développeur Rails est très élevé chez nous. C'est clairement un facteur bloquant l'extension de Rails en France. Nous organisons Paris on Rails notamment dans l'objectif de sensibiliser les développeurs à la technologie Rails et à ses potentialités. Historiquement, les développeurs Web français se sont beaucoup focalisés sur PHP pour les applications Web. Nous voulons les pousser à sortir des sentiers battus.

 
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Où en est l'offre d'hébergement d'applications Rails en France ?

Elle progresse. Il est clair que l'hébergement sur serveur dédié correspond mieux aux applications Rails que nous observons que les offres mutualisées. Des acteurs comme Telecom Italia, Nexen Services ou encore OVH proposent des solutions d'hébergement Rails.

Laurent Julliard est le directeur associé de la SSLL Nuxos spécialisée dans le conseil et la formation Ruby & Rails. Il est membre actif de la communauté Ruby depuis 2000. Richard Piacentini est fondateur et directeur associé de Nuxos. Initiateur et organisateur de la conférence "Paris on Rails", il est également le créateur du portail Railsfrance.org.

 


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