S'appuyer
sur des acteurs locaux |
Pour l'instant,
donc, les secteurs de la communication - entre les marques et les consommateurs
ou entre internautes - sont les principaux aimants des net-entreprises françaises
en Chine, qui n'y ont pas subi d'échec cuisant. Mais quelles sont
leurs recettes ? Dans tous les cas, elles ont su s'appuyer sur des acteurs locaux
et des intermédiaires, et s'adapter au marché local. "L'idée pour nous, en tant
que réseau social, était de chercher un partenaire qui faisait le même métier,
si possible leader ou numéro deux, et de prendre une participation financière
avec minorité de blocage, pour ensuite créer des passerelles entre nos sites,
explique Dan Serfaty, le CEO de Viadeo. Les exemples d'implantation directe, avec
une marque et une interface unique, sont négatifs."
Ce modèle, largement
employé par les sociétés américaines, a effectivement montré ses limites et fait
déchanter eBay (qui reste derrière TaoBao), Amazon (derrière Dangdang), Yahoo
et Google (loi derrière Baidu). S'appuyer de manière forte sur un partenaire local
permet de bénéficier des avantages des entreprises locales : connaissance du cadre
réglementaire, des méthodes de management, contenus et services adaptés, relations
commerciales avec les acteurs locaux (FAI, opérateurs mobiles
). "Nous aurions
pu lancer d'abord Meetic, mais cela aurait été plus compliqué, confie Marc Simoncini.
Ainsi nous nous sommes appuyés sur les équipes de eFriendsnet, qui ont designé
Meetic Chine et nous ont aidé à localiser le produit." Partenariat, participation
financière, tous les modèles sont possibles à condition de collaborer
et de trouver
les bons montages juridiques et techniques, ce qui n'est pas simple.
Les
capital-risqueurs, pourvoyeurs de contacts locaux |
Mieux vaut donc s'entourer, pour négocier, et en amont pour trouver les
bons contacts. "Le plus difficile est de trouver le bon interlocuteur", affirme
Dan Serfaty. Son entreprise, Viadeo, a rencontré Tianji par l'intermédiaire de
Ventech, l'un de ses investisseurs, qui a passé un accord avec un apporteur d'affaires
chinois. Thomas Chabrières, qui a monté le bureau chinois de Business Interactif,
connaissait quant à lui déjà le marché, puisqu'il est installé en Chine depuis
1999 et qu'il parle le mandarin. Il recommande par ailleurs aux entreprises candidates
à l'implantation en Chine de passer par la Mission Economique ou la CCI françaises.
La Mission Economique de Beijing a par exemple rédigé fin 2006 une étude qui décrit
le marché de l'Internet en Chine, ses acteurs, aborde les questions de régulation,
fournit des contacts utiles par secteur et dresse une liste de partenaires potentiels
pour des entreprises françaises. "Dans tous les cas, il faut prendre son temps
et venir sur place", ajoute-t-il.