JDN.
Vous avez signé l'arrêté lançant l'appel à la candidature pour la quatrième licence
3G. Pourtant, vous déclarez dans La Tribune
que les conditions d'entrée sur le marché sont chères. Envisagez-vous d'aménager
ces conditions, en étalant le paiement de la licence ou en abaissant les obligations
de couverture ?
François Loos. Non. Le montant
et les conditions de paiement des licences UMTS sont très précisément définis
dans la loi : une redevance de 619 millions d'euros et une part variable
égale à 1 % du chiffre d'affaires de l'activité 3G. Nous souhaitons éviter
toute inégalité de traitement entre les différents opérateurs. Or, même un étalement
du paiement de la licence constitue un avantage financier. De la même manière,
pour des questions d'équité, les obligations de couverture minimales seront les
mêmes que pour les précédentes attributions.
| | Plusieurs
mesures permettront d'alléger les conditions d'entrée." |
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En revanche, plusieurs mesures permettront d'alléger
les conditions d'entrée : dès lors qu'un des trois autres opérateurs réutilisera
un site GSM pour la 3G, il devra permettre au nouvel entrant d'y accéder aussi,
dans des conditions équivalentes. Par ailleurs, lorsqu'il aura construit une première
partie importante de son réseau, le quatrième opérateur pourra bénéficier
de l'itinérance avec les opérateurs existants. Ses services auront ainsi rapidement
une large couverture. Enfin, il pourra avoir accès à une partie des bandes de
fréquences GSM à 900 MHz. Ces bandes sont particulièrement intéressantes car elles
disposent de meilleures propriétés de propagation et de pénétration dans les bâtiments.
Pensez-vous réellement qu'un nouvel entrant
a les moyens de financer cette licence ? Y aura-t-il au final un quatrième
opérateur 3G ? A ce stade, nous avons eu des manifestations
d'intérêt. Si l'on compare aux autres grands marchés européens, il y a la place
en France pour un quatrième réseau de téléphonie mobile. La montée en puissance
des services convergents fixes-mobiles et la demande croissante des consommateurs
pour le haut débit et des services multimédias mobiles sont la clé du succès de
la 3G.
Le prix de licence n'est qu'une petite partie des investissements
nécessaires pour bâtir un réseau UMTS. Et donc si un candidat répond à tous les
critères de l'appel d'offres et s'avère capable de financer l'ensemble du projet,
le paiement de la licence ne devrait pas lui poser de difficultés.
| | Il
y a de la place pour un quatrième réseau." |
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Pourquoi la présence d'un
quatrième opérateur mobile est-elle nécessaire ? Jugez-vous que le marché
français des mobiles n'est pas assez concurrentiel ?
Il y avait, fin septembre 2006, 49,8 millions de clients à la téléphonie
mobile soit un taux de pénétration de 82,6 %, contre 76,4 % un an auparavant.
Le taux de croissance annuel du parc de téléphonie mobile se maintient donc à
un niveau élevé. Le marché conserve un potentiel de développement et il y a encore
de la place pour un quatrième réseau. L'attribution de la quatrième licence
serait de nature à encore accroître le dynamisme et la concurrence sur ce marché.
Quel bilan tirez-vous de l'arrivée des MVNO en
France ? Ont-ils vraiment dynamisé le marché ?
Les MVNO ont représenté en 2006 un tiers des nouveaux abonnés. Leur poids, avec
une part de marché de 2,79 % fin 2006, reste certes limité, mais leur capacité
à recruter de nouveaux clients est remarquable. Les MVNO ont incontestablement
stimulé la concurrence sur le marché des mobiles. En 2007, le marché des MVNO
devrait continuer à être dynamique, notamment grâce à la mise en place de la portabilité
en 10 jours, à partir du 21 mai prochain.