Médias
Les sites sportifs accélèrent leur diversification
 (Lundi 5 novembre 2001)
         

"Les sites de sports, c'est un peu comme la coupe de France de football. Il y a toujours des petits poucets qui s'illustrent mais à la fin, c'est en général le gros club professionnel qui gagne". Cette funeste métaphore d'un dirigeant d'un média traditionnel français illustre à elle seule le peu de confiance accordé désormais à la viabilité des acteurs de l'information sportive purement internet.

Comme dans d'autres secteurs, les start-up ont rangé leurs illusions aux vestiaires et tentent péniblement de survivre. Le site pan-européen Sportal en est le dernier exemple en date. Portée au pinacle l'an dernier et valorisée jusqu'à 2,5 milliards de francs, la société, en manque de fonds, a décidé de vendre, mercredi, ses marques sur internet, Sportal.com et Sportal.co.uk, à un site de paris sportifs, UKBetting.com (Lire la montée en puissance des paris sportifs). La société, qui a aligné les dépenses somptuaires en marketing et technologie au cours des deux dernières années pour créer un portail pan-européen, veut notamment se recentrer sur la vente de contenu et de prestations aux acteurs du sport. Sa stratégie vise surtout à ne plus dépendre de la publicité, sa principale source de revenus l'an dernier. Une caractéristique dont Sportal n'a pas l'exclusivité, puisqu'une enquête récente de Forrester Research, conduite auprès de 31 sites de sports dans le monde, révélait qu'en 2000, le modèle de revenus moyen d'un site était constituée à 58,8% de publicité (Lire l'article du JDNet).

Le marché reste très encombré

En France, le constat est quasiment le même. Pour faire face au ralentissement du marché publicitaire et au tarissement de la manne financière depuis un an, les sites sont obligés d'accélérer leur diversification pour dégager très rapidement des résultats d'exploitation positifs et s'auto-financer. Le pari est d'autant plus difficile que le marché reste très encombré. Malgré le rachat de 365 France par Sporever en avril et le possible arrêt des activités françaises de Sportal, les prétendants restent nombreux. Ils doivent de surcroît composer avec des acteurs "historiques" comme Lequipe.fr ou Eurosport.fr, qui ont les moyens financiers d'investir... et de patienter tout en profitant d'une plus forte notoriété spontanée. A l'image de Sportal, les sites mettent donc quasiment tous le cap vers la vente de contenu, glissant ainsi d'un rôle de diffuseur à celui de producteur.

Le virage avait été partiellement entamé l'an dernier, puisque selon l'enquête de Forrester Research, ce type de revenus a représenté 25 % du chiffre d'affaires des sites dans le monde en 2000. En France, Sport24.com s'appuie depuis un an sur Sportedit, un outil de syndication de contenu qui lui a notamment permis de décrocher des contrats avec la Ligue nationale de football (LNF) ou la Fédération française de basket-ball (FFBB). La société alimente également intégralement la chaîne sport de Wanadoo, un contrat auparavant détenu par Sports.com. L'accord avec Wanadoo devrait se traduire dans les comptes dès cette année, selon Frédéric Sitterlé, le président de Sport24.com. "Nos revenus publicitaires devraient représenter moins de 30 % du total du chiffre d'affaires cette année, affirme ce dernier, contre plus de 50 % l'an dernier." L'écho est le même du côté de Sporever. Même l'an dernier, "la publicité n'a jamais représenté plus de 12 % du chiffre d'affaires dans nos prévisions, selon Patrick Chêne, le président de la société. Nous nous sommes toujours placés dans l'optique d'une société de production", affirme l'ancien directeur des sports de France Télévision.

Sur Internet, le marché, notamment celui des clubs et des institutions, reste gourmand en contenu et en prestations de services. Avec les nouvelles technologies, ces entités, qui n'ont jamais eu auparavant de canal de diffusion, voient désormais une large fenêtre s'ouvrir devant eux. Les sites de l'Olympique de Marseille et du PSG font par exemple déjà partie des dix meilleures audiences du secteur sportif. Au niveau événementiel, le site de Roland-Garros ou celui du Tour de France ont également battu des records en terme d'audience en 2001, supplantant même souvent les sites sportifs eux-mêmes. En leur vendant du contenu ou des prestations, les sites sportifs font d'une pierre deux coups. Ils engrangent des revenus supplémentaires et maîtrisent en même temps cette nouvelle concurrence. Yahoo.com, qui n'est pas vraiment un acteur du sport, l'a bien compris en participant, avec succès, à l'appel d'offres de la FIFA pour gérer les sites de la coupe du monde de football 2002-2006.

Des contrats vendus à prix coûtant

Si la demande existe, elle ne constitue pas pour autant le remède miracle. Laurent Tapie, le président de Free-goal, avoue volontiers son scepticisme sur le sujet. "La vente de contenu est un peu la même mode que la publicité l'an dernier. Par ailleurs, sur Internet, si les sociétés veulent acheter du contenu, c'est pour avoir de l'audience et donc de la publicité.Or, vu l'état actuel du marché publicitaire, je ne crois pas que beaucoup soient prêtes à mettre de l'argent sur la table pour du contenu. Et quand elles le font, il faut tellement casser les prix pour les séduire que les marges sont faibles."

Certains contrats dans le secteur se seraient ainsi quasiment vendus à prix coûtant lors des derniers mois, histoire de gonfler les chiffres d'affaires. Pour s'ouvrir d'autres horizons, les sites sont donc obligés de lorgner au-delà d'Internet. Sporever travaille ainsi avec Pathé Sports TV sur des contenus télévisuels, tandis que Sports.com prépare une offre audio à destination des radios locales.

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[Jérôme Batteau, JDNet]
 
 
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