Le chiffre d'affaires de l'e-commerce croît de 14% au 1er trimestre 2015

Le chiffre d'affaires de l'e-commerce croît de 14% au 1er trimestre 2015 La forte hausse du nombre d'achats en ligne compense largement le déclin du panier moyen, selon les derniers chiffres publiés par la Fevad.

Les ventes en ligne ont progressé de 13,7% entre les premiers trimestres 2014 et 2015 pour atteindre 15,2 milliards d'euros sur les trois premiers mois de cette année, selon la Fevad. Quasiment 2 milliards d'euros de plus qu'à la même période l'an dernier, alimentés par une hausse de 18% du nombre d'achats en ligne, qui atteint 193 millions de transactions sur le trimestre. Autrement dit, chaque seconde, 25 achats en ligne se produisent en France. De quoi compenser largement le repli du panier moyen, qui perd 3 euros en un an pour tomber à 79 euros.

Le commerce électronique français est un marché où l'offre comme la demande continuent de se développer. Le nombre de sites marchands actifs grimpe de 14% en un an pour atteindre 164 200, contre 14 500 sites seulement en 2005. Quant aux cyberacheteurs, Médiamétrie en compte désormais plus de 35 millions, soit 846 000 de plus en un an.

12% de croissance chez les sites leaders

Mais à périmètre constant, comment se porte l'e-commerce hexagonal ? Bien, répond la Fevad. Son indice iCE40, qui regroupe une quarantaine de gros e-marchands, affiche une hausse de ses ventes de 12%. Après des soldes de janvier en demi-teinte, ces sites leaders ont en effet enregistré une croissance moyenne de 15% en février et de 16% en mars. Un dynamisme que l'on retrouve aussi bien chez les acteurs BtoC que BtoB, puisque ces derniers portent leur croissance de 9% à 11% entre les premiers trimestres 2014 et 2015.

Certains grands acteurs de l'e-commerce bénéficient aussi du succès des places de marché qu'ils hébergent, dont les ventes sont tirées vers le haut par la progression du nombre de marchands qui décident d'y commercialiser leurs produits. Ainsi, le chiffre d'affaires des vendeurs des marketplaces de l'iCE40 a bondi de 66% au premier trimestre 2015, par rapport au premier trimestre 2014. Ces ventes pèsent aujourd'hui le quart du volume d'affaires total des sites marchands qui les abritent, contre 17% douze mois plus tôt.

Le levier du mobile n'est pas en reste. Chez les leaders de l'e-commerce, les ventes sur smartphones et tablettes (hors téléchargements d'application et hors marketplaces) augmentent de 44% entre les premiers trimestres 2014 et 2015, pour représenter 18% de leur chiffre d'affaires.

Les drives entrent dans une phase d'assainissement

Un segment en particulier contribue fortement à la croissance de l'e-commerce français : celui des drives. En avril 2015, Nielsen en dénombrait 3 428 en France, tous modèles confondus : déportés, accolés, avec livraison directement dans le coffre de la voiture ou à l'intérieur du magasin... Depuis les années 2012 et 2013, le rythme d'ouverture de nouveaux drives a nettement ralenti. Certains ont même fermé, avant tout pour des questions de rentabilité. Nielsen précise d'ailleurs que parmi les drives déportés, 70% n'ont pas encore franchi le seuil des 5 millions d'euros annuels.

Le drive s'est néanmoins imposé comme un mode de vente incontournable. Il représente 4% de part de marché des produits de grande consommation, mais surtout 40% de la croissance du chiffre d'affaires de la grande consommation sur le dernier exercice. Les consommateurs se l'approprient également, puisqu'un foyer français sur quatre a eu recours à un drive au moins une fois l'an dernier. C'est même un foyer sur dix qui fait chaque mois ses courses de cette façon. Une pratique particulièrement répandue chez les familles avec jeunes enfants, qui réalisent en drive plutôt qu'en hypermarché 19% de leurs "courses de plein" (l'équivalent des gros chariots hebdomadaires).

"Nos estimations les plus basses donnent une part de marché en progression régulière jusqu'à 5,5% pour le drive d'ici 2018, souligne Vincent Cornu, directeur Distribution chez Nielsen France. Et plus de 7% dans nos hypothèses hautes, si l'élargissement de la clientèle se poursuit. L'effet parc - via les ouvertures - va mécaniquement s'atténuer, mais le drive garde intrinsèquement un potentiel qui n'a pas encore été exploité pleinement... et une marge de progression en termes d'usage chez les consommateurs." D'autant que le parc lui-même va évoluer. On peut en particulier s'attendre à voir fermer les drives les moins rentables, mais aussi à voir s'équiper les supermarchés situés en zone urbaine, grâce à diverses solutions telles que les casiers ou les drives piétons.