Thierry Mormentyn (DG de Teleperformance France) Nous allons adapter au Web marchand le centre de contacts de Camif Particuliers

Le plan de reprise de Camif Particuliers par Matelsom, Teleperformance et Geodis a été accepté par le Tribunal de commerce. Teleperformance reprend le centre d'appels, qu'il désire adapter à l'e-commerce.

JDN. Sur les 200 personnes environ qui travaillaient au centre de contacts de Camif Particuliers, combien en reprenez-vous ?

 

Thierry Mormentyn. C'est Matelsom qui porte notre projet conjoint de reprise de Camif Particuliers, pour lequel le Tribunal de commerce de Niort a donné son accord le 27 mars (lire l'article : Matelsom reprend le site, la marque et les clients de la Camif, du 27/03/09). Dans ce cadre, Teleperformance ne se porte acquéreur d'aucun actif. Nous ne reprenons donc pas d'anciens employés de Camif Particuliers, mais nous leur proposons en priorité les emplois que nous créons. Sur un an, nous allons embaucher 150 personnes, puis nous augmenterons les effectifs jusqu'à 300 emplois au total d'ici trois ans pour ce centre de contacts.

En quoi consiste votre projet pour ce centre de contacts ?

Nous allons commencer par nous appuyer sur la nouvelle activité de e-commerce que va créer Matelsom à partir de Camif Particuliers. Plus largement, notre objectif est de contribuer au maintien des métiers de la vente à distance à Niort, qui existaient avec la Camif à travers la vente par catalogue, mais en les adaptant au Web marchand. Les entreprises de vente par correspondance sur catalogue voient leur chiffre d'affaires se déporter massivement vers Internet. C'est une tendance lourde, qui s'est récemment accompagnée de nombreuses restructurations. Nous allons donc adapter nos ressources au Web marchand.

En termes de compétences du centre de contacts, cela implique de l'assistance aux clients, de la délivrance d'information et de l'activation de comptes clients, beaucoup plus que de la prise de commande pure et simple comme le faisait Camif Particuliers. Une fois ces compétences développées localement, nous pourrons attirer d'autres entreprises qui voudront profiter de ce savoir-faire.

Vous comptez développer l'activité de ce centre de contacts au delà du e-commerce...

Notre volonté est de développer localement un centre de contacts doté de deux familles de compétences : l'e-commerce et l'assurance. En effet, nous comptons nouer des partenariats avec de grands acteurs locaux, au premier rang desquels les sociétés mutualistes, pour développer des compétences en matière de vente à distance d'assurances.

D'ici trois ans, nous pensons atteindre un chiffre d'affaires compris entre 15 et 20 millions d'euros pour ce centre. Par rapport aux 360 millions d'euros de chiffre d'affaires de Teleperformance, ce n'est pas un volume très risqué. En revanche, nous allons réaliser de forts investissements. Nous allons améliorer les postes de travail et leur ergonomie. Nous allons apporter les technologies nécessaires à une relation client multicanale : téléphone, e-mail, Internet, et peut-être demain forums et plates-formes 2.0. Ceci en plus bien sûr des investissements en formation. En effet, nous mettrons en place avant septembre un institut de formation pour ce bassin d'emploi. Ce sera notre troisième institut pour le marché français.