Sarah Herz (Conde Nast) "Glamour.fr ouvrira sa marketplace Glamstore le 18 mars"

Le futur site du magazine féminin comprendra une rubrique marchande où seront commercialisées les marques sélectionnées par la rédaction, explique la directrice des activités digitales de son éditeur.

JDN. Pourquoi le magazine Glamour a-t-il décidé de se lancer dans l'e-commerce ?

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Sarah Herz, directrice des activités digitales de Conde Nast © S. de P. Conde Nast

Sarah Herz. Nous avons repositionné le magazine Glamour le mois dernier autour des nouvelles trentenaires, repositionnement qui sera décliné en matière de digital, ceci sur tous les écrans. Nos lectrices ont grandi avec le digital, l'e-commerce et les réseaux sociaux. Le site de Glamour va donc en rassembler toutes les facettes.

En particulier, nous nous sommes beaucoup interrogés sur la meilleure place à donner à la vente en ligne. Nous avons opté pour une rubrique e-commerce totalement éditorialisée. Notre métier n'est pas de gérer des stocks et de préparer des colis, mais de sélectionner une offre et de la mettre en scène éditorialement. C'est pour cela que nous avons décidé de travailler avec Marketplace Factory, qui nous aide à affiner notre stratégie et a conçu une boutique correspondant exactement à l'identité et aux besoins de Glamour.

En quoi consistera votre place de marché ?

Elle ne cherchera aucunement à proposer une offre exhaustive. Son objectif sera au contraire de mettre en valeur des marques sélectionnées avec la rédaction et les lectrices. L'offre du Glamstore reflètera les choix éditoriaux du nouveau Glamour : plus chic, plus mode, plus digital. Toutes les semaines, une sélection de 10 produits issus de la marketplace sera remontée sur la homepage du magazine dans une rubrique baptisée "La Vitrine". Et chaque mois, nous présenterons "Les 100 incontournables". A son démarrage, le Glamstore commercialisera entre 7 000 et 8 000 références d'habillement, de maillots de bain, de chaussures, de sacs, d'accessoires et de bijoux.

Quelles ambitions vous fixez-vous en termes de ventes ?

L'audience du site de Glamour avoisine 800 000 visiteurs uniques par mois. Nous nous attendons à un taux de transformation de 0,2% seulement au début, qui doublera ou triplera au fur et à mesure que les lectrices prendront l'habitude du Glamstore et que nous déploierons les nombreuses fonctionnalités communautaires que nous avons prévues. C'est un nouveau métier pour nous, nous nous montrons donc très prudents en termes de chiffre d'affaires attendu. Nous ferons un point au bout de quelques mois. Nous nous attendons par ailleurs à d'autres retombées positives que les ventes : la marketplace va notamment nous permettre d'améliorer notre SEO sur les marques.

Comment les marques commercialisées sur le Glamstore sont-elles intégrées ?

C'est l'équipe de Marketplace Factory qui se charge d'opérer le Glamstore et donc aussi d'aller sourcer les marchands. Il s'agit en majorité de distributeurs en ligne, monomarques ou multimarques, ce qui nous garantit un bon niveau de service. Nous en avons pour l'instant intégré un peu plus de soixante, parmi lesquels Carnet de Mode ou Caratime. Il existe même des marketplaces qui nous sollicitent pour être présentes sur la nôtre !

Un autre avantage de la forte éditorialisation de notre e-boutique est aussi de susciter l'intérêt de commerçants et de marques qui désirent vendre sur Internet, mais pas en noyant leur offre au sein d'équivalents Web de grands magasins bien trop fourre-tout. Ils sont très preneurs de notre label, de notre caution éditoriale en matière de mode.

Comment allez-vous faire connaître le Glamstore ?

L'ouverture du nouveau site de Glamour le 18 mars prochain sera soutenue par un grand plan de communication et s'accompagnera du lancement d'applications iPhone, iPad et Android. Dans le futur, nous souhaiterions aussi que la marketplace bénéficie d'une visibilité dans le magazine papier. Nous devons encore régler certaines contraintes de temporalité, puisque le magazine est conçu deux mois avant sa parution. Mais nous imaginons déjà des dispositifs, par exemple des systèmes de QR codes, pour faire le lien entre le Glamour papier et le canal mobile et Web.

Sarah Herz est diplômée d'HEC et s'est formée au digital au sein de nombreux titres et sites web féminins tels que Aufémnin.com, Elle.fr ou encore Grazia. Après un passage chez Meetic puis chez Mondadori, elle est nommée directrice générale des activités digitales de Conde Nast, l'éditeur de Vogue, GQ et Glamour en France.

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Capture d'écran du futur Glamstore © S. de P. Glamour