Comme les avantages, les inconvénients varient beaucoup selon la qualité et le
sérieux du prestataire. On peut néanmoins citer quelques limites - importantes
- que l'on retrouve à des degrés divers.
» Rigidité fonctionnelle
Revers de la médaille de ces solutions mutualisées bon marché, elles ne permettent
pas de répondre aux besoins spécifiques de chacun. Souvent partagées par des
centaines de clients, elles répondent au dénominateur commun de leurs besoins.
"Si une demande d'un commerçant n'est pas partagée par les autres, on ne va pas
engager de développements juste pour lui", explique Stéphane Escoffier de PowerBoutique.
Une boutique ne pourra donc pas évoluer selon les désirs du vendeur, qui
doit alors miser dès le départ sur la capacité de l'éditeur à améliorer sa solution.
"Ces solutions deviennent vite très limitées si l'activité grandit, affirme François
Ziserman. Par exemple, si un système de bons de réduction n'a pas été prévu ou
s'il n'est pas possible de changer le processus d'achat, le client se retrouve
coincé". Il peut cependant changer d'offre chez le même prestataire, qui propose
généralement une gamme avec deux ou trois "packs" plus ou moins riches.
» Manque de personnalisation
Un défaut historique mais qui tend à s'atténuer, selon certains
experts. Les clients peuvent de plus en plus choisir les éléments graphiques,
comme la couleur ou la police. Mais il reste difficile pour une boutique de se
différencier, "même si ce n'est souvent pas le plus important, pour un artisan
par exemple", rappelle Pierre-Emmanuel Muller.
» Location
Le propre des boutiques clé en main est d'être "louées" par les commerçants. C'est
le prestataire qui héberge le site et il peut - en théorie - en bloquer l'accès.
De nombreuses sociétés sont réticentes à laisser la main à un prestataire.
Que se passe-t-il si elles souhaitent changer de prestataire ou lancer leur propre
site par exemple ? Pour certains, il s'agit surtout d'un blocage psychologique,
car les clients conservent leurs données, de la base clients et de commandes au
catalogue, en passant par le nom de domaine. Il faut donc s'assurer du sérieux
du prestataire.
Le vrai risque vient de difficultés éventuelles du prestataire. En cas de faillite
de celui-ci, le commerçant perd sa boutique. "Ces entreprises ont des clients
qui leur apportent des revenus récurrents, tempère Marc Schillaci d'Oxatis. Je
n'en ai jamais vu faillir, même parmi les plus petits".
» Accompagnement parfois limité
Si certains éditeurs de solutions ASP ont des services d'assistance pour fidéliser
le client, d'autres limitent l'accompagnement. Car avec des abonnements à quelques
dizaines d'euros par mois, ils ont adopté un modèle économique low cost, basé
sur le volume de clients.
Par ailleurs, certains reprochent à ces éditeurs de se limiter à de l'assistance
purement technique, négligeant l'accompagnement quant à l'animation du site et
à la législation du commerce en ligne.