Consommation collaborative : ces plateformes qui recréent du lien

La consommation collaborative, permet de partager des ressources sous-utilisées (échange, troc, vente ou location) et privilégie l'usage à la propriété. Elle a décollé dans les années 2000 grâce aux plateformes numériques, qui ont facilité et démocratisé ces échanges entre particuliers, telles qu’eBay, Airbnb ou Drivy par exemple.

Les plateformes digitales ont un rôle à jouer dans l’essor de la consommation collaborative à plusieurs niveaux : créer un environnement de confiance pour les échanges entre particuliers, porter les valeurs responsables des consommateurs et faciliter une forme de proximité, voire de solidarité, dans une société de plus en plus individualiste.

 Environnement de confiance                                                                                                               Le rôle des plateformes est de mettre en relation des individus pour faire se rencontrer l’offre et la demande, et de proposer un environnement fiable et sécurisé à leurs échanges. Gestion des informations des utilisateurs, outils d’évaluation et de satisfaction, solutions de paiement… : tous ces services permettent de fixer un cadre de confiance aux pratiques collaboratives, entre des individus qui ne se connaissent pas et qui ne sont pas liés par contrat. Bien sûr ce cadre n’empêche pas qu’il puisse y avoir des litiges à la marge, mais l’expérience rend les plateformes plus professionnelles, et leur permet d’engendrer un excellent taux de satisfaction, à l’instar d’airbnb par exemple. Cet environnement de confiance ne pousse d’ailleurs pas les utilisateurs à être moins vigilants ou exigeants. La figure du consommateur semble changer dans la durée : il ne souhaite ni révolutionner le système, ni en être un simple rouage, mais se veut un acteur éclairé et engagé dans ses choix au quotidien

Consommacteurs

Aujourd'hui, la consommation collaborative embrasse la recherche individuelle et collective de comportements plus durables et respectueux de l’humain et de la planète. Donner une seconde vie aux objets, partager des bons plans ou échanger des savoir-faire et des ressources : le consommateur collaboratif  met en pratique ses valeurs, qui donnent plus de sens à ses échanges. Toute une palette de motivations pousse à consommer moins et mieux, ou en tout cas différemment.  Il y a quelques années encore une pratique marginale, le troc a fait son grand retour sur internet et localement. Qui sait quelles seront les pratiques des « consommacteurs » ? Sur le terreau fertile de ces nouveaux usages et de ces valeurs partagées, les initiatives offrant des moyens et des outils pour les mettre en œuvre, foisonnent. Il appartient à chacun individuellement de juger lesquelles sont honnêtes  dans leur démarche, et permettent petit à petit de changer les comportements.


 Proximité 2.0… Et solidarité ?                                                                                                            Tout au long du vingtième siècle, sous l’effet de l’urbanisation et du développement de la consommation de masse, consommer est devenu un acte de plus en plus anonyme, engageant peu de sociabilité entre l’acheteur et le vendeur.  Et pourtant, la nostalgie des conversations de voisinage dans une petite boutique ou le souvenir d’enfance du fermier qui parle de ses produits frais  –pour les plus chanceux d’entre nous – nous pousse à chercher des relations avec un petit supplément d’âme, au-delà de la simple transaction marchande.

Les usages digitaux permettent de créer une nouvelle forme de proximité décloisonnée géographiquement et socialement, qui est certes très différente de la sociabilité d’antan. Organiser un vide-grenier virtuel, proposer ses créations artisanales au-delà du cercle proche ou donner une seconde vie aux accessoires et vêtements des enfants qui ont grandi, peuvent être l’occasion de partager des intérêts communs, une histoire ou des tuyaux utiles. Il n’y a un qu’un pas entre cette proximité relationnelle entre pairs et les solidarités numériques, incarnées notamment par le financement participatif ou le mécénat de compétences.

Les plateformes digitales ont leur place dans la relation entre deux individus, à condition qu’elles mettent l’humain au centre de leur projet