L'hécatombe des sites de coupons a commencé aux Etats-Unis

L'hécatombe des sites de coupons a commencé aux Etats-Unis Depuis le début 2011, 170 des 530 sites américains de coupons ont fermé ou été revendus. Les raisons de ce carnage.

Depuis le début de l'année 2011, 170 sites américains de coupons ont fermé ou ont été revendus, parmi les 530 que l'on dénombrait au 1er janvier, soit quasiment un tiers d'entre eux, affirme le "Wall Street Journal" à partir de données publiées par l'agrégateur de deals Yipit.com. Même des acteurs qui, tels Facebook ou Yelp, auraient pu s'appuyer sur leur large audience pour promouvoir leur activité de vente de coupons ont finalement retiré leur service.

Si se lancer dans cette activité ne nécessite que de créer un site, d'envoyer des e-mails et de trouver des marchands locaux prêts à offrir des réductions, le coût d'acquisition d'un acheteur de coupon a drastiquement augmenté en deux ans. Il n'est plus possible de compter sur la seule curiosité des internautes pour un nouveau type de consommation et il convient également de se faire entendre au milieu de centaines de sites concurrents.

Ainsi, d'après les documents déposés par Groupon à la SEC en juin en préparation de son introduction en bourse, le leader des coupons expliquait dépenser 7,99 dollars au premier trimestre 2010 pour acquérir un membre qui finira par acheter et utiliser un coupon. Au second trimestre 2011, ce coût avait été multiplié par trois, à 23,46 dollars. Or rares sont les acteurs disposant de tels moyens.

L'inflation des forces commerciales est un autre facteur expliquant les difficultés de nombreux sites de coupons. En juin, Groupon déclarait s'appuyer sur 900 commerciaux en Amérique du nord, contre 201 un an avant. Sur la même période, les forces commerciales du numéro 2, Living Social, sont passées de 191 à 700 personnes. Des commerciaux bien mieux rémunérés que ceux des sites de coupons plus modestes.

Autant de raisons expliquant l'hécatombe de sites de coupons se déroulant aux Etats-Unis depuis quelques mois, qui devrait d'ailleurs faire des victimes en France et en Europe avant la fin de cette année. Sans même préjuger de l'avenir de Groupon, le secteur est entré dans une phase de consolidation aussi rapide et brutale que sa naissance et son essor eux-mêmes.