Meerkat, l'appli qui a fait fureur à SXSW

Meerkat, l'appli qui a fait fureur à SXSW L'appli Meerkat qui permet de diffuser une vidéo en live depuis son smartphone s'est attiré les foudres de Twitter, mais l'enthousiasme de la communauté tech.

Chaque grand événement technologique sort généralement de son chapeau une application ou un service qui s'installe très vite sur tous les portables. Le festival South by South West (SXSW pour les intimes) n'échappe pas à la règle. Et après le succès de Whisper lors de l'édition 2014 (qui a fait long feu), c'est au tour de Meerkat, application qui permet de diffuser une vidéo en direct à ses abonnés Twitter, de squatter les timelines de chacun. Magie de l'écosystème tech, cette application qui n'existait pas il y a trois semaines compterait déjà plus de 150 000 utilisateurs.

Un succès qui tient tant à sa simplicité d'usage (il suffit de presser un bouton pour poster sur Twitter un lien vers le direct vidéo pris depuis le smartphone) qu'à un coup de projecteur bien involontaire de Twitter. Avec la subtilité qui le caractérise dans ce genre de situation, le site de micro-blogging a considérablement limité l'intégration du service à sa plateforme. Pour cause, Twitter venait de finaliser l'acquisition du concurrent direct de Meerkat, Periscope. Et les médias, toujours prompts à défendre les petits poucets face aux géants du Web (dont Twitter fait désormais partie) se sont emparés du phénomène. Suffisant pour faire grimper le nombre d'utilisateurs comme aucun autre canal d'acquisition n'aurait pu le faire : +30% en l'espace d'un week-end. 

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Meerkat, la nouvelle appli à la mode. © Capture d'écran

De petit poucet, Meercat n'en a finalement que la symbolique, en témoigne une levée de 4,2 millions de dollars (même pas une semaine après son lancement officiel !) et le soutien d'ambassadeurs de poids : le skater Tony Hawk, l'acteur non moins célèbre, Ashton Kutcher, et le plus discret mais plus expérimenté, Saul Klein, associé chez Index Ventures. Son fondateur, Ben Rubin, à peine 27 ans, est d'ailleurs rapidement devenu la coqueluche des médias et l'une des attractions de ce festival. 

Une vacuité qui le condamne à l'oubli ?

Reste que certains commencent déjà à dénoncer la vacuité de l'outil et font remarquer qu'Internet, déjà pas pauvre en la matière, n'a pas à s'embarrasser d'une énième boite à outils pour narcissiques. "Je suis sceptique. Avez-vous déjà vu une vidéo bonne, intéressante, amusante, en bref, mémorable, sur Meerkat ? La possibilité de pouvoir diffuser une vidéo en live depuis son smarpthone est une très bonne chose. Mais pour l'instant c'est beaucoup de 'Regardez-moi, j'ai un téléphone'. Beaucoup de vidéos pas terrible", avance ainsi Chapin Clark, directeur général du département "conception - rédaction" de l'agence R/GA lorsqu'il est interrogé sur la hype du moment par Digiday. Un feu de paille donc ? 

Des opportunités pour les marques... et les journalistes

Difficile de lui donner tort après consultation d'une majorité de vidéos qui sonnent comme un bel éloge du vide. Mais le constat est sans doute un peu abrupt. Si les premiers usages dégagent relativement peu de valeur ajoutée, Meerkat pourrait s'avérer être une belle plus-value. Pour les journalistes qui, sur le terrain, commenceraient à streamer directement depuis leur smartphone. Pour les marques qui donneraient un accès exclusif et instantanée à des concerts, matchs de sports et autres événements en tous genres, directement à leurs abonnés. Et pour tout un chacun qui, sous réserve que Meerkat le permette, pourrait communiquer en live et en one-to-one, d'un bout du monde à l'autre.