La plate-forme d'écoutes du ministère de la Justice a du retard

La plate-forme d'écoutes téléphoniques automatisée voulue par le ministère de la Justice ne sera mise en place que dans un an. Elle permettra l'interception des communications, mais aussi des SMS et des MMS.

Le projet de plate-forme d'écoutes téléphoniques du ministère de la justice prend du retard. Annoncé en octobre 2006, et prévu pour le début de cette année, il ne devrait finalement voir le jour que l'année prochaine, selon Le Figaro.

C'est donc dans un an que le ministère de la justice sera en mesure de traiter de façon automatisée et centralisée les écoutes judiciaires téléphoniques grâce à cette plate-forme capable d'intercepter toutes les communications téléphoniques, mais aussi les mails, les SMS et MMS échangés sur les réseaux mobiles. La géolocalisation des correspondants, envisagée dès l'origine, ne devrait pas être possible à son lancement. En attendant, la justice dispose depuis septembre dernier d'un centre d'interception des SMS qui capterait selon le quotidien des centaines de SMS par jour pour le compte des officiers de police judiciaire.

Cette nouvelle plate-forme fera ainsi l'interface entre les juges d'instruction qui donnent le feu vert à ces écoutes, et les services d'enquêtes qui font la demande de la collecte d'informations. Pour le ministère, il s'agit de réaliser 45 millions d'euros d'économies. En 2006, 20.000 écoutes ont été réalisées (contre moins de 12.700 en 2002), représentant un coût de près de 30 millions d'euros. Au point que la Cour des Comptes s'était alarmée il y a deux ans de l'envolée des frais de justice, notamment ceux des écoutes téléphoniques. Une envolée néanmoins maîtrisée depuis 2005 avec l'imposition de nouveaux tarifs par l'Etat.

Cette plate-forme d'écoute n'est pas le seul dispositif de surveillance des communications électroniques en préparation au gouvernement. La ministre de l'intérieur Michèle Alliot-Marie a dévoilé il y a un mois la création de l'Office central contre la cybercriminalité (OCC), sur les bases de l'actuel Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLTIC). De 8 policiers et gendarmes le service va passer à 50 fonctionnaires, qui entre autre piloteront 150 cyberenquêteurs de la police judiciaire disséminés dans toute la France. En plus de surveiller le Web et de signaler des contenus illicites (xénophobie, pédophilie..) ils pourront mettre des ordinateurs sur "écoutes" pour obtenir des informations sur des suspects, sous le contrôle d'un juge, grâce à la mise en place de logiciels de hacking.