10/10/2007
Fibre optique : un vrai faux départ ?
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Les copropriétaires
doivent-ils permettre aux opérateurs de poser la fibre dans leur immeuble ? Non
répond l'UFC-Que Choisir qui leur conseille d'attendre au risque de faire face
à des déconvenues. |
L'arrivée de la fibre optique suscite de fortes attentes de la part des internautes,
qui sont nombreux à guetter les plans de déploiement des FAI, ville par ville,
quartier par quartier. Certains font mêmes du lobbying auprès de leurs propriétaires
pour qu'ils acceptent de voter les travaux d'acheminement de la fibre jusqu'à
leur logement. Comme les clients de Free, qui incite ses abonnés à le faire.
A contre courant, l'UFC-Que Choisir conseille plutôt aux copropriétaires
de ne pas voter la réalisation de ces travaux. Pour l'association de consommateurs,
le déploiement de la fibre par France Télécom, Neuf Cegetel et Free s'apparente
en effet à un faux départ. "Si un FAI équipe un immeuble, les propriétaires comme
les utilisateurs ne savent pas ce qu'ils vont devenir", explique Edouard Bareiro,
le responsable TIC de l'association.
Ainsi, l'UFC-Que Choisir
dénonce l'absence d'un cadre réglementaire obligeant les FAI à partager leurs
réseaux. "Dans ces conditions, il pourrait être impossible pour un abonné de changer
d'opérateur autrement qu'en déménageant", note-t-il. Autre difficulté mise en
avant par l'association : l'hétérogénéité des technologies utilisées. "Trois technologies
de fibre optique incompatibles les unes avec les autres sont déployées actuellement.
Donc même si un opérateur à le droit d'accéder au réseau d'un autre opérateur,
rien ne dit qu'il pourrait proposer ses services dessus. Par exemple, une freebox
pourrait ne pas être compatible avec le réseau de France Télécom."
L'UFC-Que Choisir conseille donc aux propriétaires d'attendre la mise en place
d'un cadre réglementaire avant de prendre une décision. Une réglementation dont
les prémices ont vu le jour grâce à l'Arcep, qui vient de clore deux consultations
sur le très haut débit. L'une concernant une éventuelle régulation des fourreaux,
l'autre sur la mutualisation, entre FAI, de la partie terminale des réseaux de
fibre optique. Mais le déploiement de la fibre étant déjà lancé, l'Arcep devra,
dans ses décisions, prendre en compte la situation actuelle, c'est-à-dire
éviter de pénaliser les consommateurs déjà équipés.
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