TGV s'essaie au Wi-Fi par satellite sur le réseau Est

A l'heure de l'Internet mobile, TGV invente la mobilité à très grande vitesse, en installant le Wi-Fi à bord de ses trains. A partir du 7 décembre, trois rames tests, équipées d'antennes satellites, circuleront sur le réseau du TGV Est Européen. D'abord sur les lignes nationales, elles voyageront ensuite jusqu'en Allemagne, Luxembourg et Suisse. Si les trois mois d'expérimentation s'avèrent concluants, le nouveau service devrait être généralisé, dès 2009, à l'ensemble des 52 rames du réseau Est.

Grâce à l'utilisation combinée d'une liaison satellite et d'une réseau Wi-Fi à terre, pour les tunnels ou tout autre endroit où le satellite ne peut être atteint (comme en gare de l'Est à Paris), il sera possible d'être connecté au web sans interruption. Pour Mireille Faugère, directrice de la branche Voyageurs France Europe de la SNCF, "une connexion Internet aussi sophistiquée et une offre aussi complète est une première mondiale".

Résultat ? A bord du train, tout voyageur muni d'un ordinateur portable pourra donc consulter ses mails, surfer sur la toile ou aller sur l'intranet de sa société. TGV met de surcroît à sa disposition un portail de services dédiés, avec des informations touristiques et pratiques sur sa destination, fournies par Cityvox, les prévisions de Météo France, les dépêches de l'AFP, des informations sur le trafic et un service de géolocalisation en temps réel.

Par ailleurs, un partenariat avec la chaîne d'information France 24 permet de visionner le journal télévisé et une sélection de magazines thématiques, mise à jour toutes les semaines. Six courts-métrages sont également disponibles et renouvelés régulièrement, ainsi qu'une trentaine de jeux. A l'avenir des films devraient aussi être ajoutés à l'offre. Deux problématiques sont à l'origine de la création du portail. D'un point de vue commercial, il s'agit de fidéliser les utilisateurs du Wi-Fi en offrant un service complet et de qualité.

Techniquement, ce système permet en outre "d'embarquer" sur le serveur du train l'ensemble des contenus proposés sur le portail et de minimiser ainsi l'utilisation de bande passante, dont le coût est très élevé. Le système testé a par ailleurs été dimensionné pour que 50 voyageurs, sur les 350 que contient généralement une rame, puissent se connecter simultanément.

Si TGV généralise le Wi-Fi à l'ensemble de son réseau Est Européen, cela représenterait un investissement global de 80 millions d'euros pour 4 ans. Qu'en coûtera-t-il par conséquent à l'internaute passager du TGV ? "Le business model (facturation à l'heure ou au voyage) n'est pas encore tout à fait déterminé, il est donc important, explique Mireille Faugère, de tester sa sensibilité au prix". Pour cela, Ipsos a été dépêché pour mener des enquêtes auprès des utilisateurs à bord des rames tests, aussi bien sur le contenu du portail, que sur le prix qu'ils sont disposés à payer pour avoir accès au Wi-Fi.

"L'ordre de grandeur envisagé est de trois euros l'heure de connexion et trois euros pour un accès illimité au portail durant le voyage", précise tout de même Mireille Faugère. Mais en aucun cas, le prix du Wi-Fi ne sera répercuté sur l'ensemble des tarifs de TGV.