Journal du Net > Economie  Untitled Document > La Poste, cette grande épicerie

"Cap relation client". C'est le nom de code que La Poste a donné à son programme de modernisation pour se préparer au passage à la libre concurrence de toutes les composantes des activités postales d'ici 2009. Et pour faire face aux redoutées postes allemande et néerlandaise, l'entreprise publique est obligée de mettre les bouchées doubles pour s'imposer. Encore que, dans cette bataille qui s'annonce, la direction de la Poste doit encore composer avec son statut d'entreprise publique.

Une diversification qui pourrait atteindre 15% du chiffre d'affaires

Depuis la loi de régulation des activités postales, l'entreprise est obligée de maintenir un accès au réseau de ses bureaux de poste digne d'un service public et d'organiser dans le même temps la riposte face à la concurrence. Un grand écart qui a conduit La Poste a réaliser qu'elle ne pourrait plus, à terme se contenter d'acheminer du courrier et gérer des livrets A au détail. Elle doit se diversifier. "Dans certains pays, la diversification des activités des entreprises postales atteint 15 % du chiffre d'affaires, ce qui ne serait pas négligeable pour un réseau coûtant 2,5 milliards d'euros," indiquait il y a deux ans Jean-Paul Bailly, le patron de la Poste aux députés qui l'interrogeaient sur la stratégie du groupe. "Il s'agit d'assurer le financement du réseau en rendant un service plutôt qu'en faisant appel au subventionnement," justifiait-il alors. Depuis une cellule spécifique planche au siège sur le sujet.


Photo © La Poste

Et c'est le 3 novembre 2005 que les premiers effets sont apparus. Ce jour là, la branche grand public de l'entreprise levait, en partie, le voile sur ses nouvelles ambitions commerciales. Elle inaugurait un bureau pionnier à Trélazé, dans le Maine et Loire. Nouveau lifting, nouvelle organisation et nouveaux produits. La Poste assume. Elle se met à vendre de nouveaux services, souvent bien loin de l'univers postal. Parallèlement, l'entreprise accélère la rénovation de ses bureaux. Les uns après les autres, ils font tous peau neuve pour pouvoir s'adapter à la stratégie du groupe: accueillir dans ses murs non seulement des guichets, mais aussi une boutique, en fonction des capacités des bureaux. Le réseau compte désormais 300 boutiques. Avec cette nouvelle configuration, La Poste vise deux objectifs désormais: attirer de nouveau les particuliers dans leurs bureaux, mais aussi donner une part significative à la diversification de ses offres commerciales dans la performance économique du groupe. Une offre de produits et de services qui fait augmenter à coup sûr le panier d'achat moyen des clients.


Pour mettre en œuvre son plan de bataille, La Poste n'a pas lésiné sur les moyens: 770 millions d'euros sur la période 2005-2007, dont les deux tiers consacrés à la seule rénovation de 2.400 bureaux de poste d'ici la fin de l'année.
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