En encourageant aujourd'hui les étudiants-entrepreneurs, on donne une chance aux entreprises de demain
Face à la morosité ambiante, Francis Bécart propose dans un ouvrage détonant 30 propositions d’actions, de réflexions et d’innovations pour la formation initiale et le développement socio-économique. A mettre en place sans tarder.
Dans un contexte de changement économique majeur et de
restructurations industrielles fortes, il apparaît nécessaire de mettre en
place un environnement favorable à l’innovation et à la création de nouvelles
entreprises. L’enseignement supérieur a un rôle à jouer dans cette
transformation, tout comme les structures et institutions valorisant
l’entrepreneuriat.
L'ESC Troyes s’est lancée depuis quinze ans dans une politique de
développement par l’expérimentation et l’innovation. Elle a su, par
touches innovantes, accentuer la construction d’un groupe qui lui a permis de
survivre à sa création et de développer un modèle qui répond à certaines
carences importantes de notre système de formation, puisqu’elles touchent aussi
bien à la pédagogie qu’à l’ouverture sociale.
Dans le livre « le Groupe ESC Troyes et le droit à l’expérimentation, récit d’une expérience »,
nous consignons notre stratégie afin de faire connaître nos
initiatives. Personne n’en est propriétaire et c’est notre manière de
contribuer à imaginer un modèle différent dans notre milieu. Ces
évolutions et propositions permettent d’aller parfois plus loin que les
grandes révolutions fracassantes. Certaines de nos actions sont
certainement transposables ailleurs, toutes sont discutables.
Mais il nous appartient de les partager, afin de favoriser le développement de modèles alternatifs.
Nos 30 propositions visent à développer l’esprit d’entreprendre, à accompagner les étudiants à la création d’entreprise, démultiplier les apports pratiques en matière de recherche et protéger les porteurs de projets innovants.
Voici quelques unes des pistes que nous recommandons :
1) Développer une filière entrepreneur-études
Une demi-journée par semaine pour sensibiliser les élèves du secondaire à la fibre entrepreneuriale Le gouvernement a, depuis longtemps, favorisé l’émergence de sportifs de haut niveau en travaillant avec les fédérations autour de la filière sport-études. Nous souhaitons diffuser ce genre d’initiative avec un parcours entrepreneur-études pour des jeunes présentant des potentialités pour l’entrepreneuriat.
2) Créer un statut entrepreneur-étudiant
Pour accompagner et protéger les étudiants futurs créateurs d'entreprises grâce a un statut dédié. Ce statut permettrait d’accompagner et de protéger davantage le potentiel des jeunes entrepreneurs tant en matière de développement d’activités nouvelles que de capitalisation ou de facilitation des démarches administratives.
3) Généraliser la transversalité
Pour faire travailler ensemble des profils différents, générateurs d’idées nouvelles afin de développer de nouvelles sources d’innovations
En luttant contre les silos au lycée, pour décloisonner davantage les apprentissages au lycée pour favoriser les échanges et la mixité sociale. Après le collège, les jeunes ne côtoient plus que leurs semblables en termes de niveau d’études. Chacun est orienté dans un silo à l’issue de la terminale et plus personne ne se mélange. Certaines filières sont dédaignées, d’autres valorisées et ce jugement se reporte sur les personnes inscrites. On fournit aux élèves une armada de préjugés dont il est malheureusement très difficile de se départir.
En formant davantage à la créativité. Pour valoriser l'inventivité et l'ouverture personnelle des élèves et étudiants pour davantage de créativité. La créativité est un élément essentiel de la pédagogie qui a souvent été perçue comme accessoire. Il faut lui redonner ses lettres de noblesse. Loin d’être une option de sous-importance, la formation à la créativité doit permettre, dans des formations techniques ou verticales, d’impulser une dose de transversalité pouvant servir l’innovation et ouvrir à de nouveaux horizons. La libération du potentiel créatif des élèves et des étudiants doit s’articuler autour de nouveaux prismes de pensée qui vont au-delà de la construction personnelle.
4) En faisant de l’ouverture sociale une réalité
Pour mieux vivre ensemble, accompagner les personnes en difficulté, retisser des liens sociaux et culturels, s’ouvrir d’avantage à l’international
En considérant l'ouverture sociale comme un moteur et non comme une
contrainte. Intégrer des initiatives sociales et rapprochements avec les
associations et structures d'appuis au cœur de la pédagogie. Les actions,
en permettant une plus grande mixité sociale, doivent être valorisées et
formalisées. « Les Cordées de la réussite » ou l’intégration des Écoles de la
2e Chance dans les grandes écoles peuvent
être généralisées. L’émulation provoquée par ces rencontres stimule la
reconnaissance de la valeur de l’autre et la valorisation de chacun.
Cet ouvrage est né de la contribution de différents acteurs engagés à nos côtés qui
ont chacun apporté un regard spécifique et qui savent se déjouer des systèmes
acquis. Parmi eux, Bernard Ramanantsoa, Directeur Général d’HEC Paris, François
Baroin, Député-Maire de Troyes, Président du Grand Troyes, Eric Lombard, PDG de
BNP Paribas Cardif, Emmanuel Davidenkoff, Rédacteur en chef de l’Etudiant,…
Désormais le débat est ouvert, et que chacun y contribue et l'enrichisse de sa propre expérience.