Objectif zéro ticket de métro : retour sur la dématérialisation des titres de transport

Disparition du traditionnel ticket de métro, paiement via smartphone ou carte sans contact, Smart Navigo, centralisation des données, tels sont les nouveaux horizons envisagés d’ici 2021 par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, dans le cadre du développement des services numériques liés aux voyageurs.

Smart Navigo, autrement dit le Pass Navigo embarqué sur Smartphone devrait voir le jour d’ici 2018 en Ile-de-France. Via une application téléchargée sur smartphone, l’utilisateur recharge au préalable son forfait sur internet et se sert de son mobile pour valider son trajet à la borne. Pour tous les utilisateurs n’ayant pas de smartphone, l’alternative serait de charger directement leur Pass sur une carte de paiement sans contact, qui leur servirait de moyen de validation, Londres et Tokyo utilisent déjà cette technologie. Les voyageurs effectuant des trajets ponctuels et ne disposant pas de Pass Navigo pourraient, quant à eux, se procurer un pass spécial, rechargeable en amont et les créditant à chaque trajet effectué. 

La Métropole de Rouen, propose déjà, quant à elle, d’acheter son titre de transport avec sa facture mobile via son smartphone. L’utilisateur envoie un SMS à son opérateur (Bouygues Télécom, Orange et SFR pour le moment), il reçoit en retour un SMS contenant son ticket virtuel et est débité du montant du ticket sur sa prochaine facture mobile.


Une expérience utilisateur facilitée

L’objectif premier est de faciliter l’expérience utilisateur. Ne plus faire la queue aux bornes pour recharger son Pass ou acheter un ticket de métro représente un gain de temps incontesté pour le voyageur. Le fait de ne disposer que d’un seul titre de transport, surtout si ce système est étendu aux autres moyens de transport comme le bus, RER et train comme le prévoit le STIF, facilite le transport intermodal. L’application présente sur smartphone a l’avantage d’être disponible hors connexion, et même lorsque le mobile est déchargé, rendant son utilisation complète et totale.
Par ailleurs, le paiement centralisé facilite le stockage, la collecte et le traitement des données utilisateurs, ce qui permet d’approfondir la connaissance du parcours usagers. Ainsi, il sera possible de faire des estimations du trafic, de réduire embouteillages et pollution, de prévenir l’usager en temps réel et de lui proposer un parcours optimisé. Mieux encore, d’adapter les tarifs en fonction de ses habitudes de voyages (fréquence, moyens de transport).
Enfin, près de 5 millions de tickets de métro sont démagnétisés chaque année, ce qui représente un coût considérable pour les changer.

Les impacts et enjeux d’un tel changement

Il faut tout d’abord que l’utilisateur soit équipé d’un smartphone, même si aujourd’hui, près de 62 % des plus de 12 ans en possèdent un et de la technologie NFC (Near Field Communication). Pour ceux qui n’ont pas de mobile, il leur faut bien entendu une carte de paiement sans contact (d’ici fin 2017, toutes les cartes devraient en être équipées). À cet effet, les bornes et supports de validation doivent tous être remplacés afin d’être compatibles NFC et les différents acteurs du système se coordonner. Les coûts d’investissement d’un tel changement sont encore flous, estimés à environ 400 millions d’euros sur 6 ans. Afin de financer le coût de la rénovation du réseau, il conviendrait d’augmenter les prix des tarifs, cette augmentation étant justifiée par « une amélioration de la qualité de service ».

Enfin, la technologie NFC permet la collecte de données et soulève donc la problématique de la sécurisation des données privées et le possible piratage de ces dernières. 

En attendant de voir son ticket disparaitre et d’utiliser son smartphone comme moyen de validation, le Pass Navigo, en partenariat avec Batobus, permet depuis le début d’année, d’utiliser le transport fluvial et de naviguer sur la Seine. La révolution des transports est en route !