Untitled Document
Profession :
chasseur d'héritiers

En savoir plus

 
Etat-civil et archives publiques sont les deux premiers outils du généalogiste. Photo ©  Images
 

Pénétrez dans une salle des archives départementales vous aurez de fortes chances d'y croiser un généalogiste successoral. Avec les registres de l'état-civil, les archives publiques de toutes sortes (recensements, registres militaires, d'hôpitaux, cadastres, actes notariés) sont la principale source d'information des chasseurs d'héritiers.

Mais contrairement à la profession, leur accès y est strictement réglementé. La consultation de l'état-civil de moins de 100 ans nécessite une autorisation des procureurs de la République de chaque tribunal de grande instance. Et chacun des procureurs à ses petites habitudes. Certains délivrent des autorisations de quelques jours, d'autres de plusieurs mois, d'autres ne permettent qu'une consultation par mois etc. A son cabinet, Michel Chamauret dispose d'une personne qui s'occupe presque à plein temps de veiller au renouvellement des autorisations. La profession discute avec la chancellerie depuis plus d'une dizaine d'années pour tenter de réformer ce système peu pratique.

Heureusement, au-delà de 100 ans, l'accès aux archives de l'état-civil est autorisé pour tous, professionnels comme amateurs ou curieux. Ce qui n'est pas le cas des archives départementales, dont l'accès est réglementé au cas par cas par la direction des Archives de France.

Les archives ne suffisent pas toujours

A première vue, le généalogiste successoral n'est donc qu'un rat de bibliothèque. Hélas, ou heureusement diront certains, les archives ne suffisent pas toujours à retrouver la trace des mystérieux héritiers.

Et c'est là que le généalogiste successoral mérite son surnom de chasseur d'héritiers. "Nos méthodes se rapprochent alors de celles d'un enquêteur privé, explique Michel Chamauret. Nous faisons des enquêtes de voisinage, nous recherchons des archives familiales... Ces méthodes moins classiques, c'est là que la différence se fait entre généalogistes. Chacun a ses petits trucs et ne les dévoile pas." Certains professionnels n'hésitent pas, par exemple, à parcourir les allées de cimetières pour déchiffrer les pierres tombales.

"Chacun a ses petits trucs et ne les dévoile pas"

Cet exercice révèle bien sûr quelques surprises, aux héritiers comme aux proches des défunts. Ainsi de ces "deux vieilles demoiselles", deux sœurs restées célibataires qui avaient toujours vécu ensemble. Un simple talon de mandats retrouvé dans des effets personnels a mené Michel Chamauret aux cures de La Bourboule, où, dans les années 40, pour la seule et unique fois de sa vie la défunte s'était rendue seule, loin de sa sœur. Elle en avait profité pour accoucher d'un enfant naturel, qui, quelques décennies plus tard, fut le seul bénéficiaire de l'héritage de sa mère. Sa tante, elle, n'avait jamais entendu parler de lui.


JDN Economie Envoyer Imprimer Haut de page