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Candia ciblent de plus en plus ses consommateurs. Photo © Sodiaal
 

Concurrencées par l'eau et les sodas, les marques de lait ont dû apprendre à se renouveler. Du coup Candia et Lactel ont imaginé des produits allégés, enrichis ou encore mixés afin d'élargir la cible et multiplier les occasions de consommer. Les premiers effets ont été ressentis au milieu des années 90. En quatre ans, Lactel sortait une dizaine de nouvelles références, du lait vitaminé au lait bio. C'est que le créneau des laits spécifiques est un eldorado pour les deux marques. Le marché progresse en volume et en valeur (17% en volume et 26% en chiffre d'affaires, soit 380 millions d'euros par an). C'est Candia qui s'y est engouffré en premier. La marque compte aujourd'hui quarante références de lait différentes. A la fin des années 80, Lactel de son côté ne croit pas vraiment au développement de ce marché. La marque préfère enrichir ses produits de consommation courante. Du coup, si Lactel n'était pas totalement absent des différentes niches, la marque ne rendaient pas tous les coups à Candia, qui en a profité pour faire son trou. Ainsi, sur le segment des laits vitaminés (5,5% du marché du lait, 95 millions d'euros de chiffre d'affaires), sa marque Viva (84% de parts de marché) ne laisse que des miettes à Lactel. Idem pour les laits aromatisés où son Candy Up règne sans partage. Devant ses succès à répétition, Lactel a changé son fusil d'épaule et joue désormais à fond la carte des laits de spécialité. Le fabricant a adopté la segmentation par tranche d'âge ou par besoin spécifique. Et Candia a désormais du mal à suivre, faisant l'impasse sur de nouveaux consommateurs comme le lait bio ou le lait de chèvre. Sur ces terrains, Lactel semble indétrônable.

Chaque lait fait l'objet d'un marché à part entière

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Lactel a lancé Eveil en 1996.Photo © Lactalis
 

Chaque lait spécifique fait désormais l'objet d'un marché à part entière. Lactel et Candia croient en leurs potentiels. "Chacun de ces laits répondent à une demande spécifique des consommateurs, s'enthousiasme Patrick de Guerines. Nous nous concentrons sur les attentes fondamentales des consommateurs." Lactel développe ainsi des marques prénoms particulièrement explicite sur l'apport du produit tandis que Candia n'hésitera pas à créer des marques ombrelles. "Les laits spécifiques font une superbe percée," confirme Jehan Moreau, le directeur de la fédération nationale des industries laitières. Du coup, les industriels se prennent à rêver de réfrigérateurs familiaux ou chaque membre du foyer aura sa bouteille de lait. "Je doute qu'on y arrive, tempère Jehan Moreau. Ils n'arriveront pas à faire au rayon lait ce qu'ils ont réussi à faire au rayon des produits frais. Mais la tendance est largement à la diversification de l'offre aux consommateurs en fonction de la tranche de vie et de leurs attentes, afin d'éviter les risques d'une banalisation," juge-t-il.

Et pour l'instant, la bataille tourne à l'avantage de Lactel qui enregistre une croissance de 16% en un an alors que Candia piétine. Il faut dire que la marque lavalloise ne se prive pas de faire figurer pendant ses régulières campagnes publicitaires, ses nouveautés. Et la marque ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Elle multiplie les offres. Lait des Alpes pour les amateurs de "naturalité", où Lactel Maman, dont le nom se suffit à lui seul pour désigner la cible choisie. "Il y a encore plusieurs cibles de consommateur que nous avons identifiées" reconnaît Patrick de Guerines. C'est le nerf de la guerre entre les deux marques. C'est à celle qui tirera la première. "Il y a aujourd'hui une vraie bagarre pour le leadership, admet Jehan Moreau. Ces deux marques se regardent en chien de faïence."


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