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Jean-Hervé Lorenzi
 
Jean-Hervé Lorenzi © Marie Bruggeman, L'Internaute Magazine
 

Peut-on douter de la thèse de la fraude isolée concernant les pertes de la Société Générale ?

Une certitude et une zone grise. La certitude c'est que le leurre ne tiendrait pas la route dix secondes devant l'analyse des régulateurs bancaires, des journalistes et des autres banquiers. Il n'y a donc aucune possibilité de croire à une tentative de minimiser, non pas les pertes, mais les provisions faites pour d'éventuelles pertes des subprimes. Quant à l'opération elle même, rien ne permet de mettre en doute ce qu'ont déclaré et les dirigeants de la Société Générale et le trader. Ce qui reste une zone d'ombre, c'est la manière dont tant de contrôles ont pu être déjoué.


Quel va être l'impact de cette fraude de  5  milliards sur ses clients de la Société Générale ?

L'impact va être faible pour les clients. Ce sont les actionnaires et l'Etat qui vont être touchés. Tout simplement parce que les bénéfices prévus auraient été pour partie utilisés pour les dividendes versés aux actionnaires et pour les impôts versés à l'Etat.


"Il n'y a aucune possibilité de croire à une tentative de minimiser les provisions faites pour d'éventuelles pertes des subprimes."

Les hypothèses de croissance de Mme Lagarde étaient déjà fantaisistes auparavant. Comment les qualifierez-vous depuis ces deux crises financières ?

C'est vous qui êtes fantaisiste ! Car et les prévisions et la réalité de la croissance française sont entre 1,8 et 2%. En 2007 comme en 2008, Madame Lagarde est en haut de la fourchette, mais elle ne s'est pas tellement trompée en 2007. Il n'est pas du tout question de récession. Cela étant dit, la crise bancaire à laquelle nous sommes confrontés est loin d'être finie. Et l'on peut imaginer que si elle était traitée de manière inefficace, on pourrait voir la croissance de la zone euro et la croissance française ralentir sérieusement en 2009.


Nicolas Sarkozy voulait réaliser plusieurs de ses réformes économiques avant 2008. On y est aujourd'hui. Quel bilan faites-vous de ses actions ?

Deux éléments de bilan : un positif et un négatif. En quelques mois, Nicolas Sarkozy a soulevé de nombreux problèmes et commencé à en régler quelques uns. Les problèmes en voie d'évolution sont ceux des retraites, du marché du travail, de l'université. Le reproche qui peut être fait à la politique économique actuelle, c'est son absence de colonne vertébrale. On est passé alternativement à des politiques de demande puis d'offre. On a lancé une multitude de chantiers, ce qui était un appel d'air par rapport aux années d'immobilisme passées. Il faut maintenant hiérarchiser, organiser, et mettre en œuvre. Je pense que le premier maillon d'une politique économique de croissance passe par l'évolution du marché du travail. Et sur ce plan là, la logique que je privilégie a été respectée.


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